L’ex parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité ne veut pas rater l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ce parti dissous mise sur Ousmane Sonko pour porter son drapeau. Une nouvelle victoire judiciaire à Dakar redonne l’espoir au maire de Ziguinchor, à ses avocats et à leurs militants. Mais le leader de l’opposition radicale ne doit pas chanter victoire de sitôt. Ces espoirs risquent de voler en éclats. Sonko ne fera jamais partie de la course pour 2024.
Tous les membres de l’ex Pastef et les acteurs de la société civile qui avaient accusé la justice d’être impartiale ont menti. Le maire de Ziguinchor, par le biais de ses avocats, avait saisi la justice pour que son nom soit rétabli sur les listes électorales. Cette justice a donné raison au patriote en chef. Ce jeudi 14 décembre, le juge Ousmane Racine Thior a confirmé la décision du tribunal de Ziguinchor qui avait ordonné la réintégration du maire de Ziguinchor sur les listes électorales. Avec cette décision, le leader du parti dissous pourrait concourir provisoirement à la course présidentielle.
Avec cette décision, Sonko peut réclamer ses fiches de parrainages. Mais cela ne fait pas de lui un candidat. Selon une source de Xibaaru, le maire de Ziguinchor ne peut concourir pour 2024. « Le verdict du Tribunal Hors Classe de Dakar ne surprend personne. Il faut que les patriotes se calment. Ils ne peuvent pas perdre partout. Mais ils ne peuvent avoir un verdict définitif », dit-il. Avant d’expliquer : « Les avocats de l’État ont dix (10) jours pour faire un recours à la Cour suprême. Après le dépôt du recours, la Cour prendra une semaine pour statuer. Par conséquent, le 26 déc date limite va passer. Et tout le monde sera forclos»,
Tout ceci explique le silence de l’entourage du maire de Ziguinchor.
Selon cette même source, l’État a finement calculé son jeu en envoyant les avocats de Sonko devant le Tribunal Hors Classe de Dakar. « A la Cour suprême, ce sera la chambre réunie qui va statuer. Et d’ici là, le timing du code électoral sera épuisé. Au-delà du 26 déc, plus personne ne peut être candidat », détaille la source. Pour qui Sonko a perdu beaucoup de choses. «Premièrement, il n’a pas déposé sa caution. Et Sonko n’a pas aussi de fiches de parrainages parce que la DGE qui devait le lui donner a déjà plié bagages».
Si par extraordinaire Sonko arrive à récupérer ses fiches, il ne peut plus entrer dans le fichier électoral. «Le délai de clôture est dépassé. Plus personne ne peut être actuellement sur les fiches de parrainages tant que ces élections ne seront pas passées», continue la source. «Le ministre de la justice a envoyé le jugement définitif au ministre de l’Intérieur. Et la DAF a retiré cette personne (Ousmane Sonko)», a conclu la source. Qui prédit une grande déception pour les membres du parti dissous.
Ainsi donc, Ousmane ne peut être candidat. Et celà, ces avocats le savent bien. Leur petit jubilé n’est rien d’autre qu’une manière pour eux de camoufler leur défaite future. Pour prendre de l’avance, ils ont pris d’assaut les médias. Profitant de la mêlée, le mandataire du patriote en chef, Ayib Daffé, veut retourner à Direction Générale des Élections (DGE). Ce dans l’espoir de récupérer les fiches d’un candidat qui ne figure plus sur les listes électorales. Il n’y a pas à dire, le maire de Ziguinchor a perdu à son propre jeu. Il s’est voulu plus malin en refusant de répondre à la justice. Désormais, il paie cash son refus de comparaître.
Si on jette un coup d’œil sur l’article L57 du code électoral, on peut aller plus loin dans ce raisonnement. Ce pour dire qu’aucun des candidats présentés par l’ex Pastef ne sera dans la course présidentielle. Cet article élimine tous les leaders de ce parti dissous qui ont déjà retiré leurs fiches de parrainages. Y compris Ousmane Sonko qui ne figure pas sur les listes électorales. Ledit article stipule :
«La candidature est portée soit par un parti politique légalement constitué, soit par une coalition de partis politiques légalement constitués, soit par une entité regroupant des personnes indépendantes. Est candidat indépendant celui qui n’a jamais milité dans un parti politique ou qui a cessé toute activité militante depuis au moins un an(…)».
Les patriotes doivent se faire à l’évidence. Le PROS (Président Ousmane Sonko) est définitivement éliminé pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ils ont beau hurler sur tous les toits, ils n’auront pas de candidat. Sonko a hypothéqué son avenir. Et ses avocats l’ont laissé se noyer dans son entêtement. Il aura besoin d’un miracle pour sauver sa carrière politique noyée par de nombreuses procédures judiciaires.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru