Le statut spécial, Touba y tient et compte bien l’obtenir. Pour ce faire, « des discussions ont été entamées avec l’État central », a fait savoir le maire de la commune de Touba Mosquée, Abdoul Ahad Ka.
Refusant de donner par contre plus de détails, l’édile reste convaincu que ce statut aidera Touba à atteindre son autonomie.
« Avec ce statut, nous ferons de Touba ce que nous voulons avec ou sans l’aide de l’État, d’autant plus que nous avons les ressources humaines nécessaires pour y arriver », a déclaré l’invité du « Grand Jury » de ce dimanche.
D’après Abdoul Akhad, les ressources que génère la ville, notamment en période de Magal, bénéficieraient plus à la collectivité. Il fait savoir que le Magal de Touba « génère pas moins de 1 000 milliards » qui ne profitent pas à la ville.
Une cité qui, selon son maire, « sera plus peuplée que la ville de Dakar d’ici 10 ans ».
Si, de manière officielle, Touba n’a pas de statut spécial, l’autorité religieuse intervient dans l’élection de l’équipe municipale lors des municipales.
Touba ne compte, en effet, qu’une seule liste dont la composition est déterminée par le khalife en personne. « Dans l’équipe municipale, tous les fils de Serigne Touba sont représentés, soit par des membres de la famille ou des disciples. Certains cheikhs sont aussi représentés. Ainsi, nous avons dans le conseil 19 petits-fils de Serigne Touba », explique Abdoul Ahad Ka qui est lui-même désigné par le khalife général pour diriger la mairie.
Mais dans le fonctionnement, Abdoul Ahad assure « qu’aucune loi n’est violée ». « Nous tenons des débats d’orientation et il m’arrive quelquefois de présider des réunions jusque tard dans la soirée avec des conseillers qui s’interrogent sur l’opportunité de telle ou telle décision ».
Abdoul Ahad Ka dirige la mairie de Touba Mosquée depuis 2011. Son mandat a été renouvelé lors des dernières élections locales, même s’il avait été battu dans les urnes par le bulletin nul. Un fait qui en dit long sur le statut spécial de Touba.