Sidy Braham Dieng : «Les trois grandes coalitions constituent le marqueur d’une démocratie en progrès»

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Les alternances successives ont davantage renforcé le fantasme d’un progrès social factice que la redynamisation des institutions mutilées par l’encroûtement des politiques, qui sont incapables de requinquer la démocratie sénégalaise. Sous ce rapport, la classe politique, ébouriffée par un échec collectif se réfugie dans un manichéisme victimaire pour justifier une vision économique débridée par une gouvernabilité erratique.

La politique, pour paraphraser Platon ,vise à combler un manque ,quand les transformations socio-économiques entraînent des disparités sociales de routes sortes.Dans un contexte démocratique,le positionnement politique s’attelle à magnifier les convergences idéologiques communes plus que les doctrines populistes.Aux Etats Unis Joe Lieberman , considéré par Warren Christopher comme la boussole morale des démocrates, malgré son appétence républicaine, occupe un magistère de patriote dans la mémoire collective américaine.

De nos jours,au Sénégal ,le transfuge d’un parti politique est,dans la perception anachronique de la politique, identifié à la transhumance opportuniste et sensationnelle.Les vicaires de la pensée unique imposent une vulgate de condescendance à l’ensemble de la classe politique,en ce sens que le reniement du dogme partisan est assimilé à une perfidie.Le rétropédalage d’un premier ministre, rechignant à faire sa déclaration de politique générale, est hautement machiavélique.

La parole politique se discrédite dans la surenchère et démolit sa crédibilité d’opérateur d’une pensée matinée d’éthique républicaine.Dans une configuration de restructuration et de rénovation de l’ethos démocratique,il est primordial que les coalition hétéroclites et disparates disparaissent au profit d’un clivage intrinsèquement idéologique.Dommage que la démocratie sénégalaise soit réfractaire,pour son bon fonctionnement, à une pollinisation structurelle.

Chemin faisant,la métamorphose rabougrit les idées inopérantes et pernicieuses d’une culture politique, structurée autour du clientélisme féodal et du népotisme corrosif. L’engagement au service de la démocratie enjoint les acteurs de l’échiquier politique à faire coïncider leurs visions avec les aspirations du peuple souverain. De ce point de vue, le premier, Ousmane Sonko,en disloquant la coalition Diomaye président ne désagrège pas le processus politique,mais cherche à repositionner PASTEf dans le jeu partisan comme porteur d’une alternative insubmersible dans la logique kafkaïenne des coalitions hétéroclites.

De la même manière,la grande coalition libérale autour du binôme APR et PDS redéfinit par ailleurs le jeu politique dans un réalignement politique fondamentalement idéologique, quand bien même Doudou Wade se morfond dans un conservatisme étriqué. Au demeurant,la tripolarisant en cours de l’échiquier politique traduit une massification de la chose politique.

Les trois grandes coalitions du point de vue politique constituent le marqueur d’une démocratie en progrès constant,en dépit de la violence qui charrie le chaos. De surcroît, l’émiettement électoral ne saurait être un vecteur de crispation politique et institutionnelle dans un processus où les acteurs idéalisent l’intérêt général.Les politiques,en s’identifiant à des coalitions électorales démontrent que la désaffection vis à vis de la démocratie n’est qu’un postulat promu par une pensée revêche.

Sidy Braham Dieng

Président mouvement Sénégal d’en bas

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