Sidy Braham Dieng : «Les petits arrangements politiciens dénaturent le progrès démocratique»

Le devoir de vérité, en démocratie, s’avère une catharsis régénératrice de la citoyenneté et, par ricochet,un réenchantement du lien social.A notre époque,les bouleversements politiques, induisant des fractures de toutes sortes, ne doivent pas altérer l’idée de justice dans son acception de vecteur de consolidation du processus démocratique.

Une loi d’amnistie devient une lubie tautologique lorsque les fondements juridiques de la République cèdent face à l’omniprésence des épigones du populisme. Les petits arrangements politiciens dénaturent le progrès démocratique, en ce sens que les oligarques instrumentalisent les institutions républicaines. Une société, structurée autour des valeurs monolithiques et irréductibles à la démagogie clinquante, n’a pas besoin de passer par une loi d’amnistie pour massififier sa démocratie.

Lorsque les politiques s’approprient des pouvoirs indus ,au risque de saper l’architecture institutionnelle intangible, la démocratie s’étiole au profit d’un totalitarisme englué dans la corruption endémique des chaumières partisanes.A l’inverse des formes de gouvernance, rejetées comme caduques par la civilisation , la démocratie, sans la primauté du droit et des institutions républicaines, s’apparente à un modèle tributaire de la liturgie des populistes messianiques.

De ce point de vue, l’ancrage démocratique du Sénégal perd sa légitimité historique dès lors que l’intolérance victimaire impose sa doxa conflictuelle à l’ensemble du corps politique.Le processus démocratique malgré les soubresauts gagnerait à promouvoir un paradigme fondé sur les valeurs de justice équitable et de paix.

Sidy Braham Dieng

Fondateur mouvement Sénégal d’en bas