Sidy Braham Dieng : « Les législatives pourraient entraîner une… »
L’élection de Bassirou Diomaye Faye est un marqueur de recomposition de la vie politique. Dans la configuration actuelle de l’échiquier politique, la baronnie politique conformiste et identifiée à la mal gouvernance et à la crise systémique est en train de chavirer au profit des épigones du souverainisme et du dégagisme. Les lignes politiques bougent, cela n’équivaut guère à une amélioration du programme des partis politiques dans l’approche de la crise structurelle dans laquelle s’enfonce le Sénégal éperdument.
Si l’alternance politique est considérée comme le signe d’une vitalité démocratique, le mouvement de la transhumance s’avère en revanche un anachronisme débridé qui obère la dynamique du processus politique lui-même. La composition d’un gouvernement moins politique et par ailleurs technocratique augure peut-être d’un changement civilisationnel de paradigme. Requinqué par une élection quasi plébiscitaire, le président Diomaye Faye, pourrait davantage recomposer le paysage politique lorsqu’il intègre davantage le consensus et le compromis dans son rapport à l’opposition.
La démocratie est dynamique, quand une opposition constructive aborde les enjeux et les défis avec un pouvoir républicain habité par la sagesse d’apaiser le climat politique. Le discrédit des hommes politiques engendre le chaos dès lors que la population pense que les trente glorieuses sont à la portée du gouvernement d’inspiration souverainiste. Le rôle éminent d’un pouvoir en place est d’avoir une approche pédagogique au moment des réformes impopulaires et nécessaires pour l’évolution sociopolitique normale.
Quid de la réforme attendue de la justice perçue en repoussoir par le peuple. Dans la vie démocratique, l’alternance politique ne remet pas en cause ni les acquis et ni le progrès, mais doit être dans la logique de repenser et de stimuler les structures inadaptées aux mutations liées à la modernité. La politique n’opérant jamais dans une logique immuable, les législatives pourraient entraîner une composition définitive de la vie politique Sénégalaise
Sidy Braham Dieng
Président mouvement Sénégal d’en bas