Dans notre vie politique polarisée et, par ricochet, guettée par l’entropie, l’identification de la justice à la corruption systémique dénote d’une vision manichéenne. Le phénomène de la défiance à l’égard de l’autorité judiciaire, inspiré par l’idéologie mortifère de déni démocratique, traduit un malaise social grandissant. La démocratie se renforce lorsque l’institution judiciaire consacre l’équité et la transparence dans ses procédures et délibérations. L’affaire Dreyfus, en dépit de sa dimension française, continue d’inspirer les sociétés engagées dans des processus démocratiques problématiques.
Le rôle éminent de l’intellectuel n’est-il pas de démêler, a posteriori, les intrigues quand la politique s’embourbe dans des considérations politiques. Dans un contexte démocratique où la justice est submergée par la judiciarisation factuelle, les politiques doivent promouvoir le consensus et le compromis comme socle de la bonne gouvernance politique.
Sous ce rapport, la neutralité axiologique des magistrats est prééminente face à l’émergence du messianisme victimaire dans notre espace démocratique avilissant. Le délitement du lien social risque de plomber davantage l’institution de la justice dévoyée par sa lourdeur monolithique.
Fondateur mouvement Sénégal d’en bas