Régime Diomaye-Sonko…Cette erreur fatale aux opposants et chroniqueurs
Depuis l’arrivée du régime dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko, la machine judiciaire est mise en branle. Les nouvelles autorités ont fait de la reddition des comptes un pan important de leur gouvernance. Mais la nouvelle opposition n’est pas épargnée par les poursuites. Cette semaine, certaines voix discordantes au parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) ont aussi passé un mauvais quart d’heure.
L’affaire Farba Ngom continue de faire des dommages collatéraux. En défendant le député de la coalition Takku Wallu, Oumar Sow et Abou Diallo sont dans de très gros problèmes. L’ancien ministre-conseiller de Macky Sall et le chroniqueur à la SENTV sont placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République. Après avoir passé des jours en prison, ils seront jugés lundi prochain en flagrant délit au tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
Ils sont accusés d’avoir tenu des propos susceptibles d’inciter à la discrimination ethnique dans le cadre de l’affaire relative à la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Oumar Sow avait accusé le Premier ministre Ousmane Sonko de vouloir s’en prendre à la communauté Hal Pulaar. Ce message, qui a rapidement été supprimé, a néanmoins attiré l’attention du procureur qui a immédiatement initié une enquête. Le procureur a pris la décision de faire arrêter cet ancien ministre conseiller de Macky Sall après s’être autosaisi de l’affaire.
Abou Diallo est poursuivi pour discours ou déclarations de nature à inciter à la discrimination ethnique. Il aurait demandé aux populations du Fouta de se dresser contre l’arrestation de Farba Ngom qui fait face à une procédure de levée de son immunité parlementaire. Face aux enquêteurs, il a assumé ses propos. Assisté par ses conseils Maitres Souleymane Soumaré et Alioune Badara Fall, il s’est défendu, disant qu’il parlait dans le cadre politique, en rappelant des discours d’Ousmane Sonko.
Mais cette nouvelle opposition tombe dans le piège du Pastef. Les pourfendeurs du nouveau régime veulent s’opposer à ce régime comme les patriotes le faisaient sous Macky Sall. Ce n’est pas très intelligent de titiller la fibre ethnique. Si sous le régime du prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye certains s’en sont sortis à bon compte, ça ne sera pas le cas avec ce régime. Les nouvelles autorités vont couper le micro à toutes ces personnes. Et il ne se limitera pas à celà.
Les nouveaux opposants doivent faire face à leurs adversaires de manière intelligente. Toute confrontation directe avec le Pastef, toute attaque directe contre Bassirou Diomaye Faye ou Ousmane Sonko peut coûter très cher. Depuis qu’ils sont dans l’opposition, les patriotes ont toujours été allergiques à toute critique. Maintenant qu’ils ont les pleins pouvoirs, cela n’étonnera personne s’ils s’en servent contre les «anti-Pastef».
Alors, les nouveaux opposants doivent trouver la limite qui leur permettrait de jouer pleinement leur rôle. Sans pour autant s’exposer à des poursuites judiciaires. Ce que Macky Sall a laissé passer, le Pastef ne le fera. En neuf fois, nombreuses sont les personnes qui ont eu maille avec la justice. Et la majorité l’ont été pour leur position politique. D’où l’importance pour ces voix discordantes d’éviter le piège de la parole.
Mais attention ! Que le Pastef ne pense pas pouvoir faire les sénégalais. Ce peuple tient à sa liberté. Vouloir leur faire taire c’est prendre le risque de s’attirer leur foudre. Entre mars 2021 et juin 2023, les politiciens savent de quoi la population est capable. Mais opposants et chroniqueurs doivent éviter d’être des prisonniers de leur opinion. Quand quelqu’un veut vous tuer, faut éviter de lui donner les armes pour y arriver !
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn