L’élection du président Bassirou Diomaye Faye est une aubaine pour les patriotes. Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est en train de placer ses hommes dans les postes de commandement. Trois (3) hommes sont au cœur de l’appareil de l’Etat. Les partisans de Ousmane Sonko tiennent leur trio de choc. Mais au moment où tout marche sur le plan politique, le «PROJET» de PASTEF bégaie. Le parti au pouvoir fait tout sauf l’essentiel.
«Le Sénégal a régime présidentiel où le président exerce la charge de chef de l’État et le Premier ministre, la fonction de chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du président tandis que le pouvoir législatif est la propriété du parlement». Voilà une définition que beaucoup d’élèves ont dû apprendre à l’école. Celui qui contrôle ces trois (3) postes clés peut être sûr d’avoir tous les pouvoirs en main.
Ousmane Sonko a fait en sorte que ces trois (3) postes soient aux mains de ses fidèles partisans. Sentant que sa candidature était menacée, le leader de Pastef avait anticipé. Dans des vidéos enregistrées à l’avance, il avait indiqué aux patriotes son véritable plan B. Au moment où l’ancien régime pensait avoir le bon filon, Sonko a choisi Bassirou Diomaye Faye pour faire face au candidat de Macky Sall. Avec une rude campagne sur les réseaux sociaux, les patriotes ont réussi le pari du «Diomaye Moy Sonko».
Libérés en pleine campagne, Ousmane Sonko a renforcé son candidat. Sans surprise, Bassirou Diomaye Faye est élu avec 54% des voix. Le patriote en chef a, ainsi, réussi à placer un de ses hommes à la présidence de la République. « Je n’ai aucun problème avec mon Premier ministre Ousmane Sonko. Je l’encourage non seulement à lorgner le fauteuil, mais aussi à regarder le fauteuil clairement. Parce que pendant 10 ans je me suis battu à ses côtés pour qu’il occupe le fauteuil présidentiel. Je n’ai pas arrêté et je n’arrêterai jamais », a déclaré le président pour mettre fin à la rumeur sur une dualité au sommet.
Élu premier ministre (PM), Ousmane Sonko est chargé de coordonner les actions du gouvernement. Artisan du projet, il ne pouvait qu’occuper cette fonction pour être proche de son numéro 2. Le patriote en chef est le PM tout maintenant ses fonctions politiques. Sonko rend les coups. Et parfois, c’est lui qui envoie les coups. La nouvelle opposition ne dira pas le contraire. Durant les campagnes pour les élections législatives, il en a fait voir de toutes les couleurs aux coalitions de l’opposition.
Ce qui fait dire aux observateurs de la scène politique qu’il est à la fois le premier ministre et le chef de l’opposition. Mais il faut retenir que Ousmane Sonko est un stratège politique. Et les résultats des élections législatives l’ont clairement démontré. Il a réussi à rééditer le coup de la présidentielle. Grâce à lui, le Pastef a obtenu 130 députés sur 165. L’opposition s’est partagée les miettes. Les patriotes n’auraient jamais réussi sans Sonko qui a su comment convaincre les sénégalais.
Lors de l’installation de la quinzième législature, Ousmane Sonko a posé un dernier acte. Grâce à lui, c’est un membre de PASTEF de la première heure qui occupe le poste de président de l’Assemblée nationale. Seul candidat en lice après la démission du PM de son poste de député, El Malick Ndiaye a été élu au perchoir de l’hémicycle par ses pairs avec 134 voix pour et 22 contre, 7 députés se sont abstenus parmi les 163 votants. Secrétaire national à la communication de Pastef, ce proche de l’ancien maire de Ziguinchor occupait depuis le 05 avril 2024 la fonction de ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens. Poste qu’il a quitté au profit de Yankhoba Diatta.
Mais avec cette task-force, le Pastef n’est toujours pas en mesure de s’attaquer aux vrais problèmes. Les sénégalais sont étranglés par la cherté de la vie. Les jeunes continuent de prendre les pirogues alors qu’on leur avait promis un changement. Le monde rural vit des moments troubles. Pendant ce temps, PASTEF se perd dans les calculs politiques. Tout le contraire de ce que les sénégalais attendent de ce régime.
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn