Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et Fraternité (PASTEF) va à l’assaut de l’Assemblée nationale. Ousmane Sonko et ses hommes ont mis sur pied leur stratégie pour avoir les 110 députés de la majorité. Mais les partisans du président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre n’auront pas le champ aussi libre qu’ils l’espèrent. L’opposition s’est organisée en plusieurs coalitions pour contrer les assauts des Patriotes prêts à tout pour la victoire.
Après avoir réussi la prouesse de gagner une élection pe&sidentielle au premier tour, Ousmane Sonko et ses partisans engagent une nouvelle bataille. Les Patriotes veulent avoir la majorité parlementaire pour dérouler leur programme. Pour avoir toutes les chances de gagner, le Pastef a décidé de faire cavalier seul. Les hommes du pouvoir veulent une victoire purement « patriotique ». Peut-être ainsi, le premier ministre fera enfin sa déclaration de politique générale (DPG).
Pastef semble même confiant de sa victoire. Dans un entretien avec un quotidien de la place, Aldiouma Sow voit leur parti déjà vainqueur. « Il ne peut pas y avoir de cohabitation car l’opposition, quels que soient les types d’alliances et les arrangements qu’elle va trouver, ne peut pas obtenir la majorité parlementaire au lendemain de cette élection», a déclaré le Secrétaire national chargé des stratégies et de la prospective du parti Pastef. Mais les Patriotes risquent d’avoir une grosse surprise. Le système n’est pas prêt à se laisser enterrer.
Pastef à lui tout seul ne peut pas gagner une élection. Surtout au moment où la colère gronde de partout. Pour ne rien arranger, les patriotes sont soutenus par des alliés qui ne pèsent pas lourds sur l’échiquier politique. Pendant que Ousmane Sonko et Cie ont décidé de faire cavaliers seuls, l’opposition s’unit de tous les bords. Le chef de l’opposition, Amadou Ba, a mis sur pied une coalition riche de 30 partis politiques. Il s’agit de la coalition «Jamm ak Njariñ».
Parmi les formations politiques les plus représentatives dans la coalition «Jamm ak Njariñ», figurent l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, le Parti socialiste (PS) dirigé par Aminata Mbengue Ndiaye ainsi que la Ligue démocratique (LD), entre autres. Contrairement aux alliés de Sonko, tous ces partis ont une base solide.
Les patriotes d’Ousmane Sonko devront aussi combattre la coalition «Samm Sa Kaddu / Sauver le Sénégal» qui estime que le gouvernement a « failli à ses engagements » et n’a pas honoré les promesses faites aux citoyens sénégalais. Cette jeune coalition veut donner aux Sénégalais des « représentants crédibles, capables d’assumer pleinement le rôle de parlementaires au service exclusif du peuple sénégalais ». De grands noms de la politique ont uni leur force contre le régime en place.
«Samm Sa Kaddu / Sauver le Sénégal» est composée de Khalifa Sall, Serigne Moustapha Sy, Anta Babacar Ngom, Bougane Guèye, Déthié Fall, Pape Djibril Fall et Thierno Bocoum. Des alliés qui peuvent causer fes problèmes à Sonko. Le PUR, avec ses militants, a une capacité exceptionnelle de mobilisation. Son candidat est arrivé troisième à la dernière présidentielle. Le leader du Mouvement Gueum Sa Bopp et celui du mouvement AGIR sont devenus les bêtes noires du régimes. Ils ne ratent aucune occasion de descendre en flamme l’actuel régime. Avec une bonne campagne, cette coalition peut faire parler de lui.
Les libéraux ne comptent pas croiser les bras contre Pastef. Ils se préparent à la bataille des législatives. C’est ainsi que les ennemis d’hier sont devenus les meilleurs amis. Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), l’Alliance Pour la République, le Rewmi, Bokk Guis Guis, entre autres,eu ont lancé la coalition «Takku Wallu Sénégal». Prêt à faire face à Sonko, cette coalition «veut travailler pour la préservation des acquis positifs avec les les réalisations des présidents Wade et Macky Sall, mais aussi bâtir ensemble dans une approche prospective, la nouvelle motrice vers la voie salvatrice».
Contrairement à ce que Pastef pense, ces coalitions constituent une solide opposition. Si elles arrivent à convaincre les jeunes, elles pourraient créer une suprise. Une mission qui ne devrait pas être très difficile. La jeunesse commence à perdre espoir.
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn