Ousmane Sonko décroche une nouvelle victoire. Après l’élection présidentielle, le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) fait carton plein aux législatives du 17 novembre 2024. Le patriote en chef a ainsi réussi à obtenir une majorité confortable. Mais l’actuel premier ministre est loin d’être tiré d’affaires. Certains de ses alliés risquent d’être encombrants. Le patriote en chef devra régler leur cas sans pour autant faire la même erreur que l’ancien président Macky Sall.
Huit (8) mois après leur arrivée au pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont désormais tout pour mettre en œuvre leur programme de rupture. Le parti au pouvoir est sorti largement vainqueur des élections du 17 novembre 2024. Le Pastef a écrasé ses adversaires dans de nombreuses communes. L’ancien maire de Ziguinchor est actuellement crédité de 131 députés contre 16 députés par Takku Wallu qui arrive deuxième derrière le parti au pouvoir. Ce qui rassure les tenants du pouvoir.
Même si Sonko a abattu le gros du travail, il ne peut pas ignorer l’apport de certains de ses souteneurs appelés «transhumants». À la veille des élections, on a assisté à une vague de ralliements des responsables de l’ancien régime au Pastef. Benno Bokk Yakaar s’était presque vidé de ses anciens membres. De quoi faire dire aux sénégalais que le régime actuel a bafoué ses principes pour avoir une majorité.
« Je rappelle la position historique de notre parti. Le Pastef reste ouvert à collaborer avec tous les Sénégalais convaincus par le projet et soucieux de son succès. En revanche, il reste fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse d’une responsabilité publique ou ayant fait montre d’un zèle excessif dans l’inimitié contre le parti, ses leaders ou ses membres», disait Sonko.
Maintenant que de l’eau a coulé sous le pont, le nouveau régime doit «gérer» ses nouveaux amis. Pour certains analystes politiques, cette vague de ralliements n’est rien d’autre qu’une manière pour les anciens alliés de Macky de couvrir leurs arrières. Maintenant que le Pastef a gagné, que va faire le nouveau régime. Va-t-il caser les nouveaux venus ? Va-t-il les protèger contre de futures poursuites judiciaires ? Ou les laissera-t-il à leur sort après l’aide qu’ils ont fourni dans la campagne de Pastef ?
Autant de questions qui restent en suspens. Mais une chose est sûre, Ousmane Sonko ne peut pas faire la même erreur que Macky Sall. Si jamais il commet l’erreur de nommer ces transhumants qui l’ont combattu au détriment des militants qui ont versé leur sang pour lui, qui ont fait la prison et certains qui y ont laissé leur vie, il le paiera cash. C’est l’une des bourdes qui avait perdu son éternel rival lorsqu’il était au pouvoir. L’ancien président avait mis les nouveaux venus au-dessus des militants de la première heure.
Tout le monde a vu que les Apéristes authentiques ont été laissés en rade. Ce qui n’a pas été sans conséquence pour Macky Sall. Sonko ne fera pas exception à cette règle. D’ailleurs, l’affaire Samba Ndiaye serait un bon baromètre pour lui. Le tollé après la nomination de cet ancien membre de Benno avait poussé les patriotes à se révolter contre Diomaye. Des directeurs généraux, des conseillers, entre autres, ont exprimé leur désaccord dans cette affaire. Même le leader de Pastef avait pris position. De quoi dire que ce parti ne veut pas des transhumants.
Mais on est en politique. Tout peut changer. Que les sénégalais ne soient pas surpris de voir des anciens membres de Benno occuper des postes de responsabilité dans le nouveau régime. Le Président ne ferme pas ses portes. « Si nous faisons un appel à candidature pour certains postes, on ne peut pas dénigrer une personne parce que cette dernière a dit du mal de nous…», avait-il déclaré. Ce qui n’a pas été du goût de Pastef. Reste maintenant à savoir comment Sonko et ses partisans vont réagir après les élections législatives du 17 novembre…
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn