Le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est en train de poser ses marques. Depuis l’arrivée du président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir, Ousmane Sonko et ses camarades font le tout pour s’imposer. Les Patriotes ont mis sur pied leur propre «République». Dans ce cercle fermé, seuls des initiés ont leurs places. Ce qui ne fait que favoriser davantage la transhumance qui prend des proportions inquiétantes dans le paysage politique.
Ousmane Sonko, alors opposant, soutenait mordicus, face aux Sénégalais, que la transhumance est dû à un manque de convictions. «On doit réhabiliter la politique et réconcilier les Sénégalais avec la politique, par la restauration des valeurs», disait le chef de file du parti Pastef avant de promettre l’élimination de la transhumance, s’il est porté à la tête du pays. Mais depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir c’est tout le contraire. Toutes les personnes «vomies» de l’ancien régime fuient vers Sonko et Cie.
Mais au sein de Pastef, les nouveaux venus ne sont pas vus d’un bon oeil. L’affaire Samba Ndiaye est un excellent marqueur pour comprendre combien les partisans de Sonko sont contre le phénomène. Après la nomination de ce dernier, le Pastef avait lancé la pétition «Non à la transhumance et oui au limogeage de Samba Ndiaye». Une grosse polémique qui avait poussé le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye à recadrer son premier ministre. Ousmane Sonko avait déclaré que «les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite».
«Je l’ai déjà dit, nous venons de loin, après des heurts qui ont marqué notre pays. Nous avons souffert et celui qui a subi le plus, Ousmane Sonko, a annoncé avoir pardonné. Nous devons faire preuve de dépassement (…). Nous avons annoncé des appels à candidature. Donc, nous ne nous bornons pas seulement aux gens qui font partie de nous. Ceux qui, par le passé, nous ont injurié, y font également partie. Les Sénégalais nous ont fait confiance grâce à notre projet, et ce projet inclut tous les Sénégalais», avait déclaré le président de la République. Mais cela ne fait toujours pas taire la polémique. Les partisans de Sonko recusent toujours la transhumance.
Les patriotes vivent toujours dans leurs petits mondes. Si cela ne dépendait que de certaines personnes, tout reviendrait aux partisans de Sonko. Les hommes du pouvoir sont accusés de tous les pêchés d’Israël. Si on en croit Doudou Diagne Diecko, le nouveau président du CNG de lutte a été nommé par le ministre des Sports parce qu’il « est de Pastef». Des accusations qui laissent entendre que tous les postes reviennent aux membres du parti au pouvoir.
Une réflexion qui rejoint les dérives du ministre de la santé et de l’action sociale. « Mon staff m’est témoin, je fais la part belle aux militants du parti. Quand je reçois un CV, je regarde d’abord si le demandeur d’emploi est un membre ou pas du Pastef, car ma priorité est pour ceux qui sont du Pastef », avait déclaré Ibrahima Sy avant de tenter de recadrer ses propos. Malheureusement pour lui, le mal était déjà fait. Les sénégalais ont déjà une idée de ce cette nouvelle République. Et ce sont les partisans de Ousmane Sonko qui en sont les seuls responsables.
Au regard de tout cela, on se croirait dans une République faite de membres de PASTEF. Ce parti veut être au commande à tous les niveaux. À ce rythme, il faudra avoir une carte de membre de ce parti pour espérer avoir quelque chose. D’ailleurs, cela pourrait expliquer cette vague de transhumance notée depuis que le régime en place a pris les rênes. Pour les membres de l’ancien régime, le Pastef est devenu leur nouveau refuge. Les anciens camarades de Macky Sall courent tous vers Sonko.
Mais les patriotes oublient une seule chose : on est dans une République. Comme l’a si bien rappelé le Président Bassirou Diomaye Faye, il n’est pas le Président des 54% qui ont voté pour lui. Il est le chef de l’Etat de tous les sénégalais. Alors, les patriotes devraient commencer à dilater leur poitrine pour pouvoir travailler avec tous les sénégalais qui souhaitent développer ce pays.
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn