Paap Seen : «Thierno Alassane Sall a posé des questions légitimes»
J’ai réécouté l’intervention du camarade Thierno Alassane Sall, hier, à l’Assemblée nationale. Il pose ces questions précises :
1 – Pourquoi, alors que le gouvernement savait pertinemment que c’était intenable, a-t-il fait adopter le budget 2025, hors contexte, en contradiction avec la réalité qu’il avait lui-même dressée, et ce, sans débats ni vote ?
2 – Qu’en est-il de l’Agenda 2050, qui est de facto mort-né, puisque le Premier ministre a révélé la mise en œuvre prochaine d’un « Pacte national de stabilisation », qui signifie en réalité un plan d’austérité ?
3 – Pourquoi le gouvernement a-t-il aggravé le déficit de 1 522 milliards supplémentaires pour le porter à 2 362 milliards, alors qu’il était de 840 milliards ?
4 – Pourquoi, un an après l’alternance, les fonds politiques que l’actuel Premier ministre avait qualifiés de « haram » et désignés comme « des fonds de corruption » continuent-ils d’être utilisés par le président de la République, le Premier ministre lui-même et le président de l’Assemblée nationale ?
5 – Des militants politiques ont été recrutés comme chargés de mission, tandis que des médecins sont au chômage. Pourquoi ?
Ce sont des questions légitimes qu’un député doit poser. Son rôle et son mandat l’y obligent. Plus important, la politique, c’est de veiller, d’avertir, de rappeler.
Quant à Ousmane Sonko, il est le Premier ministre du Sénégal. Il a un rôle institutionnel, de représentation. Il doit répondre de ses actions, qui nous concernent tous. Il ne peut pas continuer à utiliser un langage vulgaire lorsqu’un député l’interpelle. Il devrait aussi veiller à ne pas associer son nom à des contrevérités.
Paap Seen
Journaliste et écrivain