Modification du code pénal : Macky Sall criminalise l’opposition et le droit à la résistance…Par Oumar Sall
Après avoir stigmatisé en Mars dernier ,ceux qui revendiquaient leurs droits en les traitant de lutteurs désœuvrés , Macky Sall et son gouvernement sont passés à la vitesse supérieure avec un projet de loi liberticide et destructeur en les caractérisant de terroristes.
Pour se faire , il a introduit par le biais de son ministre de la justice ,deux projets de lois modifiant le code pénal et le code de procédure pénale à l’assemblée nationale pour qu’elle les adopte en urgence.
Présentés en commission parlementaire le 22 juin 2021 , elles ont été voté le 25 juin 2021.
70 députés ont voté pour , 11 ont voté contre 01 s’est abstenu.
Quelle subordination ? Quelle diligence ?
Compter sur nos députés pour freiner leur plan machiavélique était une perte d’avance comme avec la funeste loi sur le parrainage qui a influencé les dictateurs de la sous-région à la vitesse d’électron.
Elle a été adoptée et appliquée sans merci grâce à une justice aux ordres du pouvoir.
La machine judiciaire est d’une vitesse vertigineuse pour arrêter ou juger des opposants mais d’une lenteur incroyable quant il s’agit de rendre justice aux victimes des évènements du mois de Mars.
Il faut donc sans tarder manifester avec ardeur et détermination pour pousser le gouvernement a retiré cette loi insidieuse.
L’article 62 de la constitution lui donne la possibilité.
Eux qui sont si friands de l’histoire de la France savent que Chirac et son premier ministre de l’époque Dominique de Villepin ont été obligé de retirer l’article 08 instituant le contrat premier embauche dans la loi sur l’égalité des chances face à la colère de rue quelques jours après son adoption par l’assemblée nationale et sa validation par le conseil constitutionnel en 2006.
Rappelons que le seul souverain selon la constitution c’est le peuple. Le président n’est pas le maître mais plutôt le garant de la constitution . Il est le serviteur du peuple souverain.
Les Burkinabés ont compris cela en 2014.
Face à la volonté de Blaise Compaoré de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir jusqu’à la mort , le peuple Burkinabè a exprimé sans ambiguïté son désaccord et a exercé sa souveraineté.
Le gouvernement de Macky Sall ferait bien de tirer des leçons des échauffourées du mois de Mars 2021 si cela est à l’origine des lois iniques qu’il vient d’adopter.
Il a vu avec quelle efficience la toile sénégalaise s’est mobilisée pour crier son ras-le-bol à propos de l’arrestation d’ Ousmane Sonko , Guy Marie Sagna, Kilifeu etc…
La puissance des réseaux sociaux coordonnait les actions ,déjouait les pièges et véhiculait les images de violences physiques que ses nervis infligeaient aux populations.
Il a vu la détermination des jeunes qui ont pris la rue et ont attaqué les intérêts français Auchan, Carrefour, Total..
« La honte du caïman fait la honte du crocodile »
Macky Sall ne compte plus sur les voix des sénégalais .
Il est clair dans son esprit sombre que les élections en Afrique francophone se gagnent à l’Elysée mais non pas dans les urnes à Dakar, Diourbel, Thiès, Fouta , Casamance..
C’est pour éviter que les évènements de Mars ne se reproduisent qu’il a introduit cette loi dans les dispositions du code pénal et code de procédure pénale qui lui permettra désormais de réprimer en toute légalité les manifestations constitutionnellement autorisées.
Ceux qui résistent à l’injustice , à l’abus de pouvoir sont accusés désormais de terroristes.
Cela ne peut pas continuer.
Le groupe parlementaire de l’opposition après avoir saisi le conseil constitutionnel par une procédure qui n’ira nulle part , et après avoir sensibilisé la population doit maintenant prendre sa responsabilité pour étouffer cette initiative malfaisante qui vise à criminaliser l’opposition et la résistance.
Faisons confiance à nos activistes comme Guy marie Sagna et Kilifeu défenseurs incorruptibles de la constitution, ouvriers déterminés de la liberté et de la souveraineté du Sénégal.
Oumar Sall
Citoyen sénégalais