Des fidèles protestent contre le transfert de leur pasteur à Kumba et verrouillent l’église
Le dimanche 29 septembre a été marqué par une scène inhabituelle pour les fidèles de l’Église presbytérienne de Kumba Town, dans la division de Meme, région du Sud-Ouest du Cameroun. Des manifestants anonymes ont verrouillé le lieu de culte, empêchant ainsi la tenue du service religieux à l’intérieur du bâtiment.
Les fidèles, qui s’étaient rassemblés pour le service dominical, ont été contraints de tenir la cérémonie à l’extérieur des locaux de l’église. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent l’église fermée avec des pancartes accrochées à ses portes, portant des messages de protestation contre le transfert du pasteur de la congrégation.
Le Pasteur Ebot Jones, en poste depuis seulement deux mois à Kumba Town, a été redéployé par la hiérarchie de l’Église presbytérienne du Cameroun (PCC), ce qui a déclenché la colère des fidèles. Les manifestants ont notamment exprimé leur mécontentement à travers des messages de soutien au pasteur : « Rev Ebot Jones ne partira pas. Il nous a apporté la paix » pouvait-on lire sur une pancarte.
Un autre message dénonçait une manipulation politique interne : « L’église de Kumba Town ne doit pas être un champ de bataille pour le modérateur et sa clique. » Les fidèles estiment que le transfert de Rev Ebot serait lié aux élections à venir au sein de la PCC, où le modérateur sortant, Fonki Samuel Forba, est accusé de vouloir contourner la constitution de l’Église en favorisant certains candidats.
Cette crise n’est pas une première pour l’église de Kumba Town. En août 2022, le bâtiment avait déjà été fermé, et des objets fétiches avaient été découverts devant l’entrée de l’église un dimanche matin, une affaire qui avait soulevé des débats sur la gestion et le leadership de l’Église.
Malgré les tensions, les fidèles continuent de réclamer le maintien de Rev Ebot Jones le pasteur transféré, qu’ils considèrent comme un véritable libérateur, notamment sur le plan financier. Le différend persistant met en lumière les difficultés de gestion internes que traverse l’Église presbytérienne de Kumba Town.