L’heure africaine…Par Mary Teuw Niane
D’Alger au Cap, de Dakar à Mogadiscio, c’est la même chose. Les africains, à de rares exceptions, arrivent toujours en retard.
Une réunion convoquée à huit heures démarrera à neuf heures. Une autorité attendue à dix heures arrivera à onze heures.
L’heure d’un rendez-vous est rarement respecté.
L’exception, ce sont les africains qui respectent l’heure.
Le retard est un mal incompatible avec la marche vers l’atteinte du bien-être des populations.
Ce mal est véritablement ancré en nous.
Il faut avoir l’humilité de le reconnaître, la lucidité de le dénoncer, le courage de faire sa propre introspection.
Nous devons impérativement prendre la décision irréversible de ne plus faire partie des retardataires.
Les enseignants étaient les travailleurs les plus ponctuels.
Ils indiquaient ainsi la voie à suivre à leurs élèves. Ils préparaient ainsi toute la société à avoir le sens et le respect de la ponctualité.
Aujourd’hui, les jeunes enseignants, arrivant souvent en retard en classe, transmettent naturellement le virus du non respect de l’heure aux enfants qui demain n’attacheront aucune importance au premier principe du respect de l’éthique de la parole donnée.
Le respect de l’heure de rendez-vous est en effet synonyme du respect d’un engagement pris avec une tierce personne ou un groupe de personnes. Il est donc inséparable de la valeur que personnellement nous attachons au respect de la parole donnée.
La propension des africains à être toujours en retard est en contradiction flagrante avec leur niveau d’exigence éthique et morale du respect de la parole donnée.
Nous sommes dans un monde où les africains n’ont plus besoin de démontrer aux autres qu’ils sont des êtres humains aussi intelligents qu’eux.
Les époques où les noirs devaient prouver sur chaque question qu’ils avaient les mêmes capacités que les autres sont révolues.
L’Histoire et la Science ont démontré, n’en déplaise encore aux racistes résiduels, que le genre humain noir, blanc, jaune, rouge, à les mêmes capacités intellectuelles à n’importe quel endroit où il réside.
Il faut donc courageusement se décomplexer, s’attaquer en toute humilité aux mauvais comportements que nous traînons.
L’heure africaine est une honte pour tous les africains.
Les africains qui arrivent toujours en retard portent un lourd préjudice à tous les africains et à l’Afrique.
Le retard est un mal honteux à éradiquer définitivement du vécu des africains,
Pour grandir, pour élever son estime de soi, faisons-nous un point d’honneur d’arriver à l’heure, de respecter les échéances, en définitive, d’être de notre temps.
L’heure, c’est l’heure ! Un point et c’est tout !
Juma Mubaarak.
Dakar, vendredi 18 août 2023
Prof Mary Teuw Niane