Mamadou Diop Decroix, secrétaire général de And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme est invité de la rédaction de Xibaaru
Le Sénégal fait face à la grande menace du coronavirus qui fait des dégâts sur la planète. Quelle lecture, faites-vous de la situation, et approuvez-vous les mesures prises par le Chef de l’Etat Macky Sall ?
J’ai dit, au sortir de ma rencontre avec le Président de la République, que nous étions en guerre contre un ennemi invisible. J’ajoute ici, que cet ennemi frappe tout le monde sans aucun type de distinction. Notre frère et ami Pape Diouf vient d’être vaincu par cet ennemi. Je salue sa mémoire et lui souhaite un accueil d’Allah Al Ghafour dans les jardins de firdaws.
Ma lecture de la situation est fort simple. Se mettre à la disposition des autorités sanitaires et respecter leurs consignes. Ici ce n’est pas comme dans les guerres classiques. Les héros, ce ne sont pas ceux qui ont neutralisé un grand nombre d’ennemis ou qui ont fait preuve de courage devant le feu adverse. Les héros, ici, ce sont ceux qui nous soignent dans les terribles conditions de la maladie mais aussi ceux qui font tout leur possible pour éviter d’attraper le virus ou de le transmettre.
L’Assemblée nationale vient de voter le projet de loi d’habilitation. En tant que leader politique et député à l’Assemblée nationale, avez-vous des réserves comme certains par rapport à cette loi ?
Moi j’ai voté la loi. Je me consacre en ce moment à la guerre contre le covid-19. C’est dans le cours de cette guerre que je m’oppose à ce à quoi je dois m’opposer et que je soutiens ce que je dois soutenir. Par exemple apporter toute la contribution dont nous sommes capables à l’échelle du pays pour que l’appui aux populations déshéritées parviennent dans les meilleures conditions à leurs destinataires.
« Nous avons un corps de jeunes volontaires de notre parti à la disposition des autorités sanitaires »
Lors de votre audience au Palais de la République, vous avez présenté un mémorandum de votre parti And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme. Peut-on savoir ses grandes lignes, d’autant qu’à notre connaissance votre parti a été le seul à présenter un mémorandum au Chef de l’Etat ?
Nous avons effectivement remis un document portant nos propositions pratiques dans cette situation de guerre. Mais nous avions aussi annoncé au Président notre décision de mettre en place dans les différents départements du pays un corps de volontaires d’AJ/Pads qui se mettent à la disposition des autorités sanitaires du département. Ces jeunes volontaires sont déjà en action un peu partout dans le pays et, d’après le retour que j’en ai, les autorités ont beaucoup apprécié cette initiative. Nous n’avons pas des millions ou des milliards à donner mais nous avons nos personnes à mettre à contribution dans tout ce qui relève de nos capacités.
Concernant nos propositions, il s’agit d’un document intitulé : « Guerre contre le covid-19…les 19 propositions d’And-Jëf/Pads »
Quel accueil en a fait le Chef de l’Etat ?
Avec un grand intérêt
Des spécialistes de la santé alertent et soutiennent que face à la progression de la pandémie, l’on s’achemine inévitablement vers le confinement total. Ne pensez-vous pas que le confinement peut-être source de dangers pour un pays comme le Sénégal, compte tenu de sa situation économique et sociale ?
Il s’agit juste d’apprécier la situation concrète et de déterminer la conduite à tenir. Il y a des personnes dédiées à cela. Je ne suis pas un sélectionneur de football ni un stratège médical. Je ferai ce qu’on me dira de faire, sans hésitation ni murmure. Lorsque les questions porteront sur un sujet que je connais, je donnerai mon avis.
Le Président de la République, dans la foulée des mesures annoncées pour permettre à l’Afrique de faire face au coronavirus, a plaidé l’annulation de la dette des Etats du continent. Soutenez-vous cette démarche, et quelles sont les actions que vous proposez afin de contraindre les partenaires bilatéraux et multilatéraux à accepter une telle revendication pour l’Afrique ?
Je suis depuis toujours pour l’annulation de la dette. Posons le problème et voyons leurs réactions. Après cela nous aviserons.
Que dites-vous de certains discours alarmistes qui soutiennent que l’Afrique s’achemine vers de lendemains catastrophiques ?
Je n’ai pas le temps de polémiquer. Nous avons théoriquement, dans le cadre de la division du travail, des compatriotes qui pourraient parfaitement s’en occuper d’autant que c’est un front important. Moi je me consacre aux tâches concrètes de combat contre l’ennemi.
D’autre part, ne pensez-vous pas qu’au niveau de l’Afrique, il devrait y avoir une unité entre les Etats pour faire face à la pandémie. N’y a-t-il pas une faille de la part des dirigeants africains sur ce plan ?
Bien entendu. La faillite du leadership africain ne date pas d’aujourd’hui. Nous en reparlerons après la victoire que je souhaite rapide contre cet ennemi si sournois.
La Rédaction de xibaaru