Mamadou Diallo : « Le protocole de Cap Manuel a permis au pays d’échapper à la poudrière »
L’AUBE D’UNE TROISIÈME ALTERNANCE (Par Mamadou Diallo)
Soyons heureux de constater la résurrection de la démocratie sénégalaise en ce jour du 24 mars 2024. Les politiciens ont compris à leurs dépens que la maturité du peuple sénégalais toujours prompt à se surpasser a montré un esprit de dépassement pour la préservation de la paix sociale du pays. La différence entre le peuple sénégalais et les autres se situe sur leur vécu historique basé sur leur enracinement. Une page douloureuse de notre histoire politique vient de se refermer, semblant propulser le pays vers une réconciliation nationale. Ce vent de changement doit permettre l’élucidation de tous les problèmes vécus dans le pays depuis la deuxième alternance. Le peuple a droit de savoir la vérité sur les exactions commises par le régime précédent. L’habitude est une seconde nature, cette élection présidentielle de 2024 est terminée par une victoire historique, la coalition du pouvoir, vaincue dès le premier tour semble créer un vent de suspicion dans l’esprit des sénégalais.
- Est ce qu’on ne nous a pas bluffé comme à la présidentielle de 2012 ? Comparaison n’est pas raison mais parfois la nature des actes posés peut donner raison.
Le passé devrait nous apprendre à éviter les erreurs du futur. Ce changement radical du Président Macky Sall laissant sa coalition sans moyens financiers et logistiques fait apparaître un doute. Un Président de coalition, ayant la politique dans le sang, s’abstenant de donner un coup de pouce à son poulain attire des attentions sur ce désistement. Des questions méritent d’être posées ?
L’échiquier politique du Sénégal a toujours été un cachot souterrain où des deals entre responsables politiques se font à la barbe du citoyen Lambda. L’appel téléphonique du Président Bassirou Faye au fils du Président SALL, lui conseillant de demander à son père de sortir par la grande porte, n’a-t-il pas été le déclencheur du protocole de la prison Cap Manuel ? Certes, si ces conjonctures donnent crédit aux détracteurs de ce célèbre protocole, ne pourrait-on pas considérer cet acte comme étant un mal nécessaire ? Le protocole de cap manuel a permis au pays d’échapper à la poudrière, créant ainsi la cohésion et la stabilité sociale.
Président, aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Ce protocole de cap manuel a permis à ne pas faire basculer le pays dans une violence post-électorale pouvant installer une guerre civile.
La presse internationale avait élu domicile au Sénégal, prévoyant un basculement total du pays dans les ténèbres d’une violence jamais connue. Hélas, la montagne a accouché d’une souris.
Mamadou DIALLO, Poulo Diery