Les partis politiques et coalitions font, désormais, cap sur les élections législatives. Dans les états-majors c’est le branle-bas de combat. Le parrainage étant d’actualité, tout le monde est en train de sillonner les rues du Sénégal pour avoir le nombre de parrains exigés. La coalition Benno Bokk Yakaar semble bien partie pour avoir le quota fixé. Mais le président Macky Sall risque d’avoir des surprises au soir du 31 juillet. Trois problèmes majeurs risquent de plomber les ailes de sa méga coalition.
Les législatives promettent d’être détonantes. Opposition et pouvoir manœuvrent pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Après la percée de Yewwi Askan Wi lors des élections locales du 23 janvier 2022, la mouvance présidentielle multiplie les actions pour ne pas se faire surprendre. Les hommes du président peaufinent des stratégies pour éviter toute cohabitation avec l’opposition à l’hémicycle. Ce qui ne sera pas de tout repos tout en sachant que le gouvernement a beaucoup d’efforts à faire sur sa politique sociale.
La hausse des prix étrangle les sénégalais
S’il y a une chose qui est d’actualité pour les élections législatives, c’est bien la question de la hausse vertigineuse des prix. Le “gorgorlou” (débrouillard) sénégalais ne sait plus à quel saint se vouer. Tout est devenu cher sur nos marchés. En cette période de Ramadan, le prix du sucre varie entre 700 et 800 F CFA sur le marché. L’huile, le riz et le lait ont tous connu une hausse malgré les baisses annoncées par le gouvernement. Cette situation étrangle les ménages qui doivent aussi faire face à un loyer jugé très cher. D’ailleurs le chef de l’Etat avait avoué son incapacité à régler ce problème.
Il y a un véritable tsunami social qui se prépare à la veille des élections. Lors de son passage à l’Assemblée, Abdoulaye Daouda Diallo avait annoncé que 557 milliards de francs Cfa ont été injectés dans la lutte contre la hausse des prix. Un chiffre qui semble être exécuté pour avoir un effet contraire car les prix continuent de flamber à une dizaine de jour avant la Korité.
La santé…un malade à traiter
Au moment où les sénégalais font face à une hausse vertigineuse des prix, un autre cas à traiter refait surface. Il s’agit de la problématique de nos hôpitaux devenus des mouroirs. Après le décès tragique, à l’hôpital de Louga de la dame Astou Sokhna, il est devenu urgent pour l’actuel régime de régler une bonne fois pour toute, le problème. Une révolte populaire est en gestation pour dénoncer ce qui se passe dans les structures sanitaires.
Alors l’Etat a l’obligation de prendre à bras le corps le problème avant que la situation ne lui échappe. A moins de quatre mois des législatives, des émeutes de la santé sont les dernières choses dont Macky Sall et sa coalition ont besoin. Pour éviter cela, le chef de l’Etat devrait commencer par mettre à la place de cette institution l’homme qu’il faut. Mais aussi amener de profonds changements dans ce secteur et doter les structures sanitaires de matériels de dernières générations.
Le sentiment anti-français des jeunes de plus en plus grandissant sous Macky
A ces deux problèmes s’ajoutent, le sentiment anti-français des jeunes. A l’instar de certains pays de la sous-région, certains veulent du changement…sans la France. Et selon eux, pour qu’une telle chose puisse se produire, il faut impérativement se ‘’séparer’’ de Macky Sall considéré comme un « valet » de la France. D’ailleurs, les événements de mars 2021 donnent un aperçu de l’état d’esprit de ces jeunes.
Lors de ces émeutes, plusieurs enseignes françaises ont été vandalisées et pillées. Avec les efforts considérables faits en politique de jeunesse, le patron de Benno pourrait renverser la tendance. Mais avec des personnes comme Guy Marius Sagna, la tâche sera très ardue.
Le Président Macky Sall tient à garder sa majorité à l’Assemblée nationale. Pour y arriver, le chef de l’Etat devra régler les trois problèmes qu’il a devant lui. Reste à savoir si ces adversaires vont le laisser faire.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru