L’opposition a fait bonne impression lors des élections locales du 23 janvier 2022. La coalition Yewwi Askan Wi qui n’était pas favorite a réussi à laisser ses marques dans certaines communes. Khalifa Sall et ses camarades ont réussi la prouesse de tenir tête à la puissante machine de guerre Benno Bokk Yakaar de Macky Sall. Désormais, cette partie de l’opposition travaille pour renverser la tendance au sein de l’hémicycle. Mais si ces opposants radicaux obtiennent une majorité à l’Assemblée, une triste fin attend le Sénégal.
C’est parti ! Les partis politiques et coalitions sont à fond dans les préparatifs pour les législatives du 31 juillet 2022. Pouvoir et opposition multiplient les tractations pour sortir victorieux de ces joutes électorales. A l’heure actuelle, chacun cherche à avoir le nombre de parrainage fixé par la direction générale des élections. C’est-à-dire 34 580 électeurs représentant le minimum de 0,8 % ou 55 327 électeurs représentant le maximum de 0,8 %.
Et même si elle a crié sur tous les toits son désaccord avec le système de parrainage, l’opposition ne veut pas se faire surprendre. Elle est déjà en train de chercher les parrains nécessaires pour que leur liste soit validée. Et si elle s’est résignée, c’est uniquement parce que l’opposition, particulièrement la coalition Yewwi Askan Wi, a un plan bien ficelé en tête. Elle veut tout simplement imposer à Macky Sall une cohabitation à l’Assemblée nationale.
Le scénario « catastrophique » si l’opposition radicale arrive au pouvoir
Si une telle chose se produit, le président Macky Sall sera dans une situation des plus inconfortables. Le chef de l’Etat aura tout le mal du monde à finir son mandat. Ces adversaires vont tout faire pour lui barrer la route avant la présidentielle de 2024. Pour y arriver, leur méthode sera simple : avoir la majorité et bloquer tous les projets de l’Etat. Ce qui va considérablement impacter sur la gouvernance de Macky Sall.
Mais cela va aussi bloquer le bon fonctionnement du pays. Un risque que l’opposition va prendre pour achever le régime de Macky. Mais cette situation catastrophique n’arrivera que si les sénégalais mettent l’Assemblée entre les mains de l’opposition. Une tâche qui ne sera pas facile car Benno Bokk Yakaar ne va courir le risque de perdre sa majorité, laissant Macky Sall à la merci d’une opposition qui cherche tous les moyens pour le faire tomber.
Même si l’opposition ne gagnait pas les législatives, elle pourrait se rattraper à la présidentielle. En d’autres termes, le successeur de Macky Sall en 2024 pourrait venir de l’opposition dite radicale. Et là, le pays va prendre un sacré coup. Le président élu n’aura pas le temps de gérer le Sénégal. Il devra faire face à la majorité de Benno Bokk Yakaar qui tentera de le bloquer par tous les moyens. Ou alors le nouveau président devra dissoudre l’Assemblée comme ce fut le cas avec Wade en 2000.
Les sénégalais seront les seuls perdants de ce tohu bohu politique. Les hommes politiques se soucient plus des guerres de positionnement que de la bonne marche du pays. Le Sénégal est le seul pays où la politique se fait durant tout le mandat d’un président. Le chef de l’Etat passe son temps à éviter les pièges tendus par l’opposition. Et l’opposition fait tout pour le déboulonner. Alors les sénégalais doivent faire un choix judicieux pour éviter d’alimenter uniquement le débat politique.
Ces élections législatives seront déterminantes pour les deux camps. Mais force est de reconnaître qu’il serait extrêmement difficile pour l’opposition d’être majoritaire dans cette assemblée pour deux raisons. La première est que la coalition au pouvoir vient de remporter les élections locales avec plus de 80% (39 départements sur 43 et 438 communes sur 553). Et la seconde est que depuis l’indépendance, l’opposition n’a jamais été majoritaire à l’assemblée donc n’a jamais imposé la cohabitation…
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru