La crise institutionnelle semble tirer à sa fin. Le président Macky Sall a mis en branle son plan de sortie de crise. En disciple de Me Abdoulaye Wade, le chef de l’Etat avance ses pions lentement mais sûrement. Il a réussi à éviter le piège des faucons du Palais. Ces hommes et femmes tapis dans l’ombre, ont voulu achever le roi. Mais ce dernier a flairé le piège mortel. Benno Bokk Yakaar peut désormais faire cap sur l’élection présidentielle sans aucun danger majeur. Amadou Ba est sur la voie tracée par son mentor politique.
La machine électorale est remise en marche. Après des semaines d’attente, les sénégalais ont une nouvelle date pour élire leur président. L’élection présidentielle qui devait se tenir ce 25 février 2024, va finalement se tenir ce 24 mars. Le Président de la République en a informé le Conseil des ministres. Il ne s’est pas arrêté là. Le locataire du Palais a aussi remanié gouvernement. Candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, Amadou Ba cède le poste de premier ministre à Sidiki Kaba. Macky a aussi vu son projet d’amnistie être voté par l’Assemblée.
Ainsi, l’élection présidentielle va se tenir avant la fin du mandat de Macky Sall, prévue le 2 Avril. Les 19 leaders de coalition dont les candidatures ont été validées vont battre campagne en plein ramadan. Dos au mur, Macky Sall a mis fin à la polémique sur la date de l’élection présidentielle. Contrairement aux prédictions des comploteurs au sein de l’Alliance pour la République (APR), le chef de l’Etat n’a plus besoin de quitter son poste avant la fin de son mandat. Les faucons voulaient le pousser à la démission afin de reprendre tout le processus électoral.
Dans leur logique, ils voulaient aussi enlever Amadou Ba comme candidat de Benno Bokk Yakaar. Quelques heures avant que la nouvelle date ne soit fixée, ils ont même monté des audios pour salir leur candidat. Malheureusement, ils s’en sont mal pris au point que personne n’y est cru. Cette décision prise par le locataire du Palais confirme toute la confiance qu’il place en son candidat. Celui qu’on surnomme l’homme fort des Parcelles, a désormais le champ libre.
Le chef de l’Etat a coupé l’herbe sous les pieds des faucons. Les anti-Amadou Ba sont face à un choix crucial. Soit ils se rangent derrière le candidat de Benno. Ou alors ils se dévoilent au grand jour en soutenant un autre candidat. Dans tous les deux cas, le prédécesseur de Sidiki Kaba a déjà choisi une équipe de campagne. Ses hommes et femmes représentent la task force qui doit faire gagner le champion du président Macky Sall dès le premier tour. Faut le reconnaître, le chef de l’Etat a très bien caché son jeu. Il a réussi à se sortir de la plus grande crise que le Sénégal ait connue.
Amadou Ba sort vainqueur de la longue bataille qui l’oppose aux faucons de Benno. Ils ont longtemps manoeuvré contre lui. Maintenant, il n’a qu’une seule mission : gagner dès le premier tour. Chose qui ne sera pas aisée. Il a en face de lui dix-huit (18) candidats. Chacun d’entre eux représente un véritable danger pour lui. Mais l’ex Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) sera son plus grand problème. Avec le soutien des jeunes, l’ex Pastef peut lui causer certains soucis.
Amadou BaIa la plus grande machine politique avec lui. Il est le candidat choisi par Macky Sall et pour finir, l’épisode de la crise lui a fait gagner la sympathie des sénégalais. Il occupe la première place des sondages. Avec un peu de volonté et du sien, il sera le cinquième président. Car la campagne présidentielle va se tenir dans des conditions qui ne sont pas habituelles. Cette fois-ci, une élection présidentielle sera organisée en plein carême Chrétien mais aussi en plein ramadan.
Le fauteuil de Macky Sall sera âprement disputé. En déjouant le piège des faucons, Macky Sall donne les pleins pouvoirs à Amadou Ba. Reste à voir si le candidat de Benno pourra réussir l’exploit de passer dès le premier tour ?
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru