Ousmane Sonko est prêt à tout pour être le cinquième président de la République du Sénégal. Pour se retrouver au sommet, le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est prêt à lancer une révolution. Depuis mars 2021, il mène le pays vers le chaos. Mais ses projets peinent à aboutir malgré les menaces répétitives. Le président Macky Sall semble comprendre le jeu de son adversaire. Le locataire du Palais s’est refusé de tomber dans l’ultime piège mortel du maire de Ziguinchor.
S’il y a un opposant qui donne du fil à retordre à Macky Sall, c’est bien Ousmane Sonko. Le patriote en chef et son armée virtuelle ont réussi à réduire au silence les grandes gueules du pouvoir. Pastef a fait de Benno Bokk Yakaar une coalition d’opposition. Dix ans en arrière, personne n’aurait cru qu’un parti tiendrait autant tête au chef de l’Etat. Mais cette grosse avancée ne convainc pas Ousmane Sonko. Le leader de Pastef s’est mis en tête de prendre le pouvoir par la force. Pris en tenaille par Macky et ses hommes, il tente de riposter grâce à la rue.
Dans sa logique de «Gatsa Gasta», il cherche la moindre faille pour un remake des évènements de mars 2021. Mais jusqu’à présent il n’y arrive pas. Sonko se heurte toujours à Macky et son ministre de l’Intérieur. Faut dire que le chef suprême des armées ne compte plus laisser le pays se noyer dans la violence. Alors Sonko a imaginé un plan «infaillible». Lors du dernier point de presse de Yewwi Askan Wi, lui et ses camarades de coalition avaient initié 48 heures de manifestations à travers le pays. Le maire de Ziguinchor avait demandé à ses partisans de marcher avec ou sans autorisation.
Sonko voulait pousser Macky Sall à l’erreur. Une interdiction de ces manifestations devait pousser les jeunes à se rebeller contre le pouvoir en place. Sonko a choisi l’un des quartiers les plus populeux de Dakar pour lancer sa révolution. Une manifestation aux Parcelles Assainies aurait causé de nombreux dégâts et cela aurait permis à Sonko de lancer un message à son ancien boss Amadou Ba. Malheureusement, ses projets sont tombés à l’eau. Macky n’est pas tombé dans le piège du 14 mars.
Le Préfet de Dakar a autorisé la manifestation de Yewwi Askan Wi. Une autorisation qui a contrarié les plans des fauteurs de troubles. Avec cet arrêté, l’autorité les a mis face à leurs responsabilités. En se lançant dans la violence, Pastef se serait mis à dos les sénégalais qui voient Sonko et Cie comme la personnification de la violence. Le Gouverneur de Dakar avait aussi pris les devants en débarrassant la capitale de tout ce qui pourrait faciliter à faire un feu. Même la vente d’essence en bouteille a été interdite. De quoi décourager les apprentis pyromanes.
Cette stratégie du pouvoir a été payante. Macky a ainsi déjoué le plan de Sonko. Désormais, le Président doit continuer sur cette logique pour que le leader de Pastef ne trouve pas d’excuse pour le 16 mai 2023. Le chef de l’Etat doit éviter de suivre l’écervelé qui lui sert de ministre de la Jeunesse. Rien ne doit entraver le patriote en chef. L’affaire Prodacdoit être vidé pour que les sénégalais passent à autre chose.
Mais ces autorisations ont été bénéfiques à la coalition Yewwi Askan Wi. Leur «giga meeting» a été une réussite. Cette coalition de l’opposition a mobilisé au terrain ACAPES des Parcelles Assainies. Ousmane Sonko et ses camarades ont fait le procès du régime face à une foule acquise à sa cause. Si Macky s’était lancé dans une logique d’affrontements, ce meeting aurait été le début de la résistance des patriotes face au pouvoir de Macky.
Le Président Macky Sall est en train de retrouver sa maturité politique. Depuis l’avènement de Sonko, il n’a cessé d’enchaîner bourde sur bourde. En suivant cette nouvelle logique, le locataire du Palais peut s’éviter davantage de problèmes. Mais il faudra qu’il évite de suivre Pape Malick Ndour dans sa folle concurrence avec Ousmane Sonko.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru