- Le président Macky Sall n’est pas encore sorti de l’ornière. A chaque pas posé pour trouver une issue à la crise actuelle, le chef de l’Etat fait face à un nouveau problème. L’actuel locataire du Palais est embourbé dans la situation actuelle. Son entourage l’a complètement abandonné à la merci des faucons de l’Alliance pour la République (APR). Ces hommes et femmes ne veulent qu’une seule chose, pousser le président à commettre une erreur monumentale. Incapable de supporter le candidat de Benno Bokk Yakaar, ils poussent le boss à tenter le diable à quelques jours de le fin de son mandat.
Il n’y a pas à dire, le report de l’élection présidentielle est une erreur monumentale. Le chef de l’Etat a interrompu le processus électoral le jour du démarrage de la campagne. Depuis lors, il fait la UNE des grands quotidiens. Il est attaqué de tout bord. Face au tollé, il tente de se rattraper par un dialogue boycotté par la majorité des acteurs politiques. Au moment où des voies et moyens sont mis en place pour régler la crise, les faucons reprennent service. Ils reprennent leurs vieilles habitudes risquant de faire sombrer le chef de l’Etat avec eux.
Depuis longtemps, Xibaaru ne cesse d’alerter sur les manœuvres malsaines des faucons. Cette fois-ci, ils veulent pousser Macky Sall à démissionner avant la fin de son mandat. Complot que Le Quotidien a confirmé dans son édition de ce lundi. Depuis longtemps, ces personnes cherchent les voies et moyens pour pousser Macky Sall à se débarrasser de Amadou Ba. Ce sont les mêmes personnes qui ont toujours affiché leurs désaccords avec le premier ministre qui sont derrière cette cabale. Si le Président de la République suit leur raisonnement, il se débarrassera de son plus fidèle allié.
S’il pousse Macky à la démission, c’est parce qu’ils veulent reprendre le processus électoral à zéro. La sortie du ministre de l’Intérieur leur a donné plus de confiance. En cas d’intérim, c’est «tout le processus électoral sera repris, il n’y a plus de droit acquis pour les 19 candidats, car le président de l’Assemblée nationale doit organiser une nouvelle élection», avait déclaré Sidiki Kaba face à la presse. Voilà pourquoi, les comploteurs au sein de la mouvance présidentielle font tout pour anticiper les vacances du gouvernement.
Ainsi, Benno pourra avoir autant de candidats qu’il veut. Et les Apéristes qui ont toujours été contre le choix de Amadou Ba pourront avancer leurs pions. Mais il y’a une chose qu’ils n’ont pas prise en compte : le choix revient au Président. Et Macky Sall ne va sûrement pas créer d’autres problèmes au sein d’une crise. L’amnistie est déjà un casse-tête chinois. Y ajouter une démission qui aura un autre impact sur le processus électoral est un risque qu’il ne peut pas prendre. Ces personnes tapies dans l’ombre sont les principaux responsables de la situation délicate où Macky se trouve. Reste maintenant à savoir s’il va tenter le diable ?
Une telle erreur ne sera pas sans conséquence. On ne change pas une équipe qui gagne à quelques minutes du coup d’envoi. Amadou Ba a réussi à s’imposer. Remettre un autre candidat c’est précipiter la défaite de Benno Bokk Yakaar. Et si Amadou Ba ne peut pas gagner, aucun candidat issu de la mouvance présidentielle ne pourra le faire. Sa candidature est préparée depuis des années. Malgré tout ce qui se dit, il reste le seul profil apte à faire face à la bande à Bassirou Diomaye Faye.
Macky Sall met en jeu son prestige ! Depuis douze (12) ans, il s’est fait un nom. N’eût été cet épisode, il sortirait par la grande porte. En suivant les faucons, il ne sortira que par la petite fenêtre. Macky Sall est condamné à aller jusqu’au terme de son mandat. Avant de partir, il devra tout mettre en œuvre pour que la présidentielle se tienne dans «les meilleurs délais» et dans de bonnes conditions.
Le problème du président Macky Sall a toujours été un mauvais compagnonnage. Les personnes qui entourent le chef de l’Etat l’ont toujours précipitées dans un gouffre. Même au fond du trou, les faucons ne laissent pas leur bienfaiteur en paix. L’actuel locataire du Palais doit jouer la carte de la prudence s’il veut sortir de «sa» crise.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru