L’élection présidentielle du 25 février 2024 approche à pas de géant. À quelques jours de ce grand rendez-vous, les libéraux ne savent toujours pas sur quel pied danser. Les membres du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) font face à d’énormes difficultés. Ces problèmes s’accentuent à la veille d’une élection qui va sceller le sort de ce parti mythique. Si rien n’est fait pour remédier à la situation, ce parti bâti par le grand Me Abdoulaye Wade, va disparaître définitivement du landerneau politique.
Le Conseil constitutionnel a donné le top départ pour la présidentielle. Les sept sages ont procédé, ce vendredi, au tirage au sort pour déterminer l’ordre de contrôle des parrainages. Mieux, ils ont aussi fixé le calendrier. Candidat du PDS à cette joute électorale, Karim Wade est à la 49e position. Ainsi, l’exilé vient de passer une étape très importante de sa carrière politique. De quoi donner une once d’espoir à des militants qui attendent toujours le retour de l’enfant prodigue. Mais ils risquent de déchanter très vite. Leur candidat n’est pas fiable.
Le premier mal qui gangrène le PDS c’est Karim Wade. A chaque élection, il fait croire à ses partisans qu’il reviendra au pays. Comme ensorcelés, les libéraux passent tout leur temps à préparer le retour de Wade-fils. Mais celui-ci n’a jamais pris la peine de poser les pieds dans le pays qu’il veut diriger. Et à chaque fois, de grands noms de ce parti jurent que leur leader fera le déplacement. Ces mêmes personnes annoncent le grand retour de celui qu’on surnommait l’ancien ministre du ciel et de la terre. 2024 pourrait être la fin de ce grand suspens.
Plus rien ne retient Karim Wade. L’amende de 138 milliards qu’il doit payer à l’Etat, est un frein pour Wade-fils et ses militants. De nombreux libéraux avaient peur que leur leader ne soit envoyé en prison s’il foule le sol sénégalais. La Direction Générale des Élections (DGE) a effacé ce doute. Selon le directeur de la Formation et de la Communication de la DGE, qui évoque l’article L28 du Code électoral, l’amende de 138 milliards pour Karim Wade ne constitue pas un frein à sa candidature à cette élection présidentielle. Ainsi, l’exilé peut battre campagne sans être inquiété.
Du côté du PDS, tout est prêt pour accueillir Karim Wade. Ils ont déjà les véhicules, la logistique de campagne, le plan de retour et l’agenda de leur leader. Tout ce qui leur manque c’est Wade-fils et la date d’arrivée. Mais jusqu’à présent, rien ne bouge du côté de Doha. Karim continue de gérer le parti derrière son téléphone. Pendant qu’il se la coule douce, les autres candidats gagnent du terrain. Tous les candidatd tentent de se rapprocher davantage de leur électorat sauf Karim Wade.
Au-delà de Karim Wade, un autre cancer ronge ce parti mythique. Ce mal à un nom. Il s’agit de Saliou Dieng. Le député et administrateur des structures du PDS est la personne la plus contestée au sein du parti. Depuis le début du renouvellement des structures du parti, il est sous le feu des critiques. Au mois de novembre, 84 fédérations dont 44 du Sénégal et 40 de la diaspora, avaient demandé son départ. Mais contre toute attente, il continue de faire comme bon lui semble sans être inquiété. Le dernier à se plaindre du comportement de ce petit protégé de Karim Wade, c’est Malang Fadera.
Sur Facebook, le candidat au poste de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (UJTL) dénonce les tentatives de magouille de Saliou Dieng. Dans un long texte, il a expliqué comment l’administrateur des structures a favorisé Franck Daddy Diatta. Ce, au mépris de tous les textes qui régissent leur parti. Une position que partage beaucoup de ses camarades.
Un libéral qui a répondu à son poste, pousse le bouchon plus loin. « Je le dis en toute sincérité et je le répète avec tout le courage libéral convaincu que sur cette dynamique, le Président Karim meïssa Wade n’accédera jamais à la magistrature suprême. Désolé de le dire, cette organisation politique n’existe que de nom, elle s’est soustrait de tous ses membres authentiques et est définitivement à l’envers », a-t-il commenté.
Qui est derrière Saliou Dieng s’interroge-t-on de plus en plus au sein du PDS. Cet homme est en train de tuer le PDS en toute impunité. Et à ce rythme, les libéraux peuvent être sûrs qu’ils n’ont aucune chance pour 2024. Cette élection est celle de la rupture, tout parti qui restera dans la politique classique sera recalé par les sénégalais. Le parti fondé par Wade ne fera exception à la règle.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru