Les critique de Ameth Diallo suite au Communiqué de la SOMISEN
Analyse critique et recommandations suite au Communiqué de la SOMISEN
La SOMISEN indique avoir commencé en juin 2024 l’identification des parts de l’État dans les entreprises minières, une démarche qui s’est terminée en décembre 2024. Cela révèle un problème majeur : comment une institution chargée de la gestion des participations de l’État ne disposait-elle pas déjà de ces informations ?
Ces informations sont contenues dans les contrats miniers, disponibles depuis des années. Il est donc inadmissible que cela prenne six mois pour établir une simple liste des participations de l’État. Une institution sérieuse devrait connaître ces chiffres dès le premier jour de prise de fonction.
Il est troublant que la SOMISEN semble découvrir ces informations aussi tardivement. Cela soulève des questions sur la transparence de la gouvernance précédente : comment les administrations antérieures ont-elles pu ignorer ces informations stratégiques ?
Cela ne devrait pas nécessiter six mois pour qu’un nouveau DG obtienne cette information de base simple.
Le communiqué annonce le lancement d’un audit financier qui va se faire prochainement. Ce décalage pose problème. L’audit financier aurait dû être initié immédiatement après la prise de fonction du DG.
Attendre six mois pour commencer cet audit signifie que le Sénégal va encore perdre un à deux ans supplémentaires avant de pouvoir agir efficacement.
Surtout, le communiqué ne précise pas quand l’audit financier va commencer ni quand il va se terminer. Il faut être précis.
Recommandations pour une meilleure gestion et prise en compte des préoccupations du peuple
1. Base de Données Centralisée : Mettre en place une base de données centralisée et publique répertoriant en temps réel les participations de l’État dans chaque entreprise minière.
2. Audit Financier Rapide : Finaliser l’audit financier en moins de six mois pour éviter de nouvelles pertes de revenus.
3. Rapports de Suivi Trimestriels : Publier des rapports de suivi tous les trois mois sur les opérations minières et les revenus générés pour l’État.
4. Renégociation des Contrats :
• Viser au moins 40% de participation pour l’État.
• Allouer 10% pour le secteur privé national pour garantir un contrôle de 50% des ressources minières.
• Exiger une obligation d’investissement pour le bien-être des populations affectées par les dommages environnementaux causés par des entreprises comme les ICS.
Il est temps que la SOMISEN passe de l’étape des annonces à celle des actions concrètes.
Les Sénégalais attendent des résultats, pas des lenteurs administratives et des communiqués qui n’apportent rien de concret.
Ameth DIALLO
Coordinateur national de Gox Yu Bees