Le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) tente par tous les moyens de rééditer le coup de l’élection présidentielle. Ousmane Sonko et ses camarades veulent avoir une victoire écrasante au soir du 17 novembre 2024. Mais un gros défi attend le patriote en chef. Le parti au pouvoir est en train de perdre des éléments importants de son électorat. La majorité absolue voulue par Diomaye et Sonko est compromise.
Ousmane Sonko invite les sénégalais à lui donner une majorité «écrasante» aux législatives de novembre 2024. Cela pour pouvoir mener à bien ses projets de transformation de l’Etat et juger les anciens dirigeants. «Nous avons besoin d’avoir les moyens législatifs, pouvoir faire passer nos lois, contrôler l’action gouvernementale, mener la reddition des comptes… C’est pourquoi nous avons besoin que les Sénégalais nous donnent une majorité écrasante», a déclaré l’actuel premier ministre dans un live sur sa page Facebook.
Mais les choses ne seront pas aussi faciles qu’il le pense. Ousmane Sonko en est conscient. C’est la raison pour laquelle il a déployé de gros moyens pour pouvoir battre campagne à travers le territoire national. S’il en est ainsi, c’est parce que ce qui fait la force de Pastef est en train de disparaître. Les jeunes ont toujours soutenu tous les combats de Sonko. Malheureusement, le changement de régime ne les réussit pas. Ils ont repris le chemin de l’émigration clandestine. Et ce malgré les assurances du patriote en chef.
Un diagramme publié par la DGE (Direction Générale des Élections) montre la place importante que les jeunes occupent sur la carte électorale. Ce qui fait d’eux de véritables faiseurs de rois. Mais une bonne partie de cette jeunesse est perdue dans les océans. Dimanche 3 novembre, une pirogue est arrivée sur l’île espagnole d’El Hierro en provenance du Sénégal. Le convoi avait à son bord 150 candidats, dont 9 femmes. Le samedi, c’était une pirogue de 180 personnes dont 42 femmes qui avait débarqué sur cette même côte. Ce mercredi, on dénombre 19 morts dans une pirogue de 150 personnes partie de Bassoul (Fatick).
Faut dire que le message de Sonko à Mbour n’est pas passé. « L’avenir est ici chez nous! Si vous nous soutenez dans notre projet vous ne serez pas obligé d’émigrer. Au contraire, les européens se bousculeront pour venir ici au Sénégal », avait promis Ousmane Sonko. Malgré tous les gros moyens déployés par l’État, les jeunes continuent de braver les océans. Pour de nombreux observateurs de la scène politique, si l’émigration a repris c’est parce que le nouveau régime peine à concrétiser ses promesses après sept (7) mois à la tête du pays.
Ousmane Sonko fait ainsi face à un véritable problème. Si les porteurs du projet désertent le pays, comment va-t-il faire pour avoir sa majorité ? Une équation que celui qu’on surnomme le PROS (Président Ousmane Sonko) devra résoudre avant le 17 novembre 2024. La question de l’émigration est une véritable menace pour Pastef, le parti au pouvoir. Sans la jeunesse, le Pastef aura du mal à avoir la majorité absolue au parlement. Mais ça ne sera pas le seul problème du parti au pouvoir.
Ousmane Sonko et Pastef devront faire attention à certains de leurs alliés. Pastef est devenu le nouveau terreau de la transhumance. Tous les membres de l’ancien régime vont vers Sonko à quelques jours des élections législatives. Ce qui n’est pas bien vu par les sénégalais. La majorité de ces personnes sont vomies par tous. D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour lesquelles 54% des électeurs ont voté pour un changement à tous les niveaux. Faire front commun avec les anciens hommes de Macky, c’est prendre le risque de froisser ces électeurs.
La dernière chose que Pastef doit faire, c’est se départir du manteau de la violence incarnée par certains de ses partisans. Certaines langues pendues risquent de causer un véritable problème au parti de Sonko. Comme quoi les patriotes ont du pain sur la planche. Ils devront faire des miracles pour réussir avoirleur majorité.
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn