Un opposant teigneux de la trempe de Ousmane Sonko, le Sénégal nen connaîtra pas de sitôt. Le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a réussi à survivre à toute tentative de liquidation politique. À quelques jours du coup d’envoi de l’élection présidentielle du 25 février 2024, le maire de Ziguinchor joue sa dernière carte. Face aux enjeux de l’heure, lui et son parti (dissous) n’ont pas droit à la moindre erreur.
Depuis la prison de Cap Manuel, Ousmane Sonko continue de hanter le sommeil de ses adversaires. L’ex parti Pastef a occupé les réseaux sociaux ces derniers jours. Les patriotes ont entretenu le flou sur un événement qui devrait avoir lieu le 30 décembre prochain. N’ayant fait aucune communication sur ce qui se préparait, ils ont suscité la curiosité des membres de la mouvance présidentielle. Mais la montagne aura accouché d’une souris. Rien de bien spécial ne va se produire à la veille du réveillon.
Tout comme les autres partis politiques, l’ex Pastef, un parti dissous, compte investir son candidat qui est en prison depuis le mois de juillet. La cérémonie aura lieu au Terrain Acapes des Parcelles Assainies à partir de 15 heures. « Une mobilisation et une participation massives feront de cet événement exceptionnel une avant-première de la victoire éclatante du Peuple et de la Souveraineté nationale, au soir du 25 février 2024 », a déclaré la coalition Sonko président 2024. Une annonce qui fait déjà jaser de partout. Mais quoique l’on puissse dire, Sonko et ses alliés de l’opposition jouent gros.
Depuis les violentes manifestations de juin 2023 qui ont fait seize (16) morts, l’ex Pastef peine à mobiliser. Tous les rassemblements de l’opposition se sont soldés par des échecs. Même ceux qui étaient autorisés, n’arrivaient pas à drainer une foule immense. Ce qui en dit long sur la crise qui secoue ce parti étiqueté comme une «organisation terroriste». Tous les appels à la violence du maire de Ziguinchor n’ont pas trouvé du répondant depuis ce jour. Les jeunes, fer de lance du leader de l’opposition radicale, lui ont complètement tourné le dos. Ce qui explique d’ailleurs que son arrestation ne dérange que ces partisans.
Ce meeting du 30 décembre aura un impact sur l’avenir politique du maire de Ziguinchor. Les autorités vont savoir à quel Sonko elles feront face le 25 février 2024. Cette investiture a mille et une raisons d’être interdite. Et ce qui est sûr c’est que le préfet de Dakar fera tout pour opposer son véto. Si cet événement venait à être interdit, cela ferait réagir. Et en fonction de cette réaction, L’État va tâter le pouls des patriotes. Amputés du soutien des jeunes, Sonko et l’ex Pastef sont incapables de résister face aux assauts du régime.
Mais si les autorités donnent le départ pour une nouvelle période d’émeute, Sonko aura démontré qu’il a toujours cettre capacité de pousser ses soutiens dans la violence. Et quand Sonko lance sa machine destructrice, elle ne s’arrête que lorsqu’il y’a des morts. Ou alors qu’il obtient gain de cause. Ce qui est impossible. Le Président Macky Sall s’est voulu très clair sur la question. « Ceux qui pensent pouvoir semer le chaos dans ce pays. Ils n’ont qu’à se tenir tranquilles. Ceux qui pensent que je vais capituler devant ces forces intérieures ou extérieures n’ont rien compris. (…) Je n’accepterai jamais le chaos au Sénégal. Ceux qui veulent le tenter n’ont qu’à essayer, on verra », avait-il averti.
Quoiqu’il en soit, Ousmane Sonko et les membres de sa coalition doivent trouver un moyen pour contourner tout blocage. Et le plus important sera de réussir le pari de la mobilisation. Ce, pour garder un semblant d’existence face à des adversaires qui ont pris une grande avance dans la course à la présidentielle. Ce parti dissous a toujours réussi à drainer du monde. C’est maintenant que le maire de Ziguinchor en a besoin pour «négocier» une porte de sortie.
Ce 30 décembre, la situation du leader de l’opposition radicale va co,naître son épilogue. Ousmane Sonko devra montrer les muscles s’il veut survivre. Son avenir politique dépendra de la capacité de ses partisans à mobiliser. Un nouvel échec de mobilisation va signifier la fin du projet. Alors les patriotes doivent assurer le dernier show !
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru