L’armée israélienne a annoncé jeudi la mort du chef militaire du Hamas, Mohammed Deif. Elle dit l’avoir « éliminé » le 13 juillet lors d’une frappe dans la bande de Gaza. Par ailleurs, les funérailles officielles d’Ismaïl Haniyeh, chef politique du mouvement islamiste palestinien tué à Téhéran, ont débuté jeudi dans le centre de la capitale iranienne. Son enterrement aura lieu vendredi au Qatar, où il vivait en exil.
Surnommé «Guest», Mohammed Diab Ibrahim al-Masri, de son nom complet, était né en 1965 dans le camp de réfugiés de Khan Younès, situé dans la bande de Gaza. Très peu d’informations circulent à son sujet, mais il avait d’abord rejoint les Frères musulmans, tout en poursuivant ses études à l’université islamique de Gaza. Avant de finalement rejoindre le Hamas lors de la première intifada, en 1987.
Fait prisonnier par Israël durant 16 mois en 1989, celui qui a reçu ce surnom en raison de la signification de son nom (Deïf signifiant «invité» en arabe) et de son obligation à dormir chaque soir dans un lieu différent pour échapper aux tentatives d’assassinat, avait fini par rejoindre les rangs des brigades al-Qassam, une branche militaire du mouvement islamiste palestinien, renseigne Cnews.
Ce n’est qu’en 2002 que Mohammed Diab Ibrahim al-Masri avait pris véritablement de l’importance en devenant le chef des brigades al-Qassam, à la suite du décès de Salah Shehade. Selon Israël, al-Masri était à l’origine de multiples attaques perpétrées par le Hamas sur le territoire israélien lors de la seconde intifada.
Dans le viseur du Mossad, le service de renseignement israélien, le chef de la branche armée du Hamas palestinien a échappé à de nombreuses tentatives d’assassinats depuis près de 20 ans. D’après le Financial Times, qui a dressé un portrait de l’individu, Mohammed Deïf aurait ainsi perdu une jambe et un bras en 2006 après avoir été victime d’un bombardement lors d’une réunion rassemblant les hauts responsables du Hamas. En 2014, Mohammed Deïf a échappé de nouveau à la mort, contrairement à l’un de ses fils et sa mère.
Selon Mkhaimar Abusada, professeur de science politique à l’université al-Azhar de Gaza, Mohammed Deïf est probablement devenu «un Dieu pour la jeunesse» locale en lançant l’opération «déluge d’al-Aqsa», considérée comme le 11-Septembre d’Israël.