Le président Félix Tshisekedi a tranché. La République démocratique du Congo (RDC) a rétabli la peine de mort, notamment pour les militaires coupables de trahison et les auteurs de « banditisme urbain entraînant mort d’homme », apprend-on ce vendredi 15 mars 2024 auprès de l’AFP.
Cette décision, notifiée dans une circulaire signée mercredi par la ministre de la Justice, Rose Mutombo, authentifiée vendredi par l’agence de presse, lève le moratoire sur l’exécution de la peine de mort daté de 2003, précise le texte.
Le rétablissement de la peine de mort vise à mettre en garde les soldats contre des attitudes jugées peu patriotes, comme des officiers qui battent en retraite, alors que la guerre à l’est du pays entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) s’enlise. Si la peine n’était plus appliquée depuis 2003, des condamnations à mort continuaient d’être prononcées, rappelle Le Monde . En 2022, elles concernaient même 800 prisonniers congolais, dont 163 avaient été condamnés dans l’année, précise le quotidien.
Le rétablissement de la peine de mort était fortement pressenti ces dernières semaines, après que la question a été soumise le 9 février au conseil des ministres. Cité par Le Monde , Clément Boursin, responsable Afrique subsaharienne au sein de l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France) estime que « cette mesure revient à soutenir qu’en période de conflit, les droits humains n’ont que peu de valeur ». Avant d’ajouter : « Il y a surtout un risque que cela dérape sur des règlements de comptes et que cela fragilise encore plus l’unité de cette armée. »