En matière de visibilité, Ousmane Sonko dépasse de loin ses adversaires. Le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a réussi imprimer ses marques sur le paysage audiovisuel. Quand il était dans l’opposition, l’ancien maire de Ziguinchor faisait parler de lui. Nommé premier ministre, il trouve encore moyen de faire parler de lui. Mais depuis quelques mois, la viabilité du patriote en chef a drastiquement baissé. Et une sur le continent, certains sont en train de détruire l’image que le numéro 2 de Diomaye avait.
La magie du clic et du clac a forgé une image de leader à Ousmane Sonko. Le Pastef s’est approprié les réseaux sociaux comme leur arme de combat. Les patriotes ont finalement réussi à dompter cet outil. La preuve, les sorties de Ousmane Sonko enregistraient de fortes audiences rien que sur Facebook. Le patriote en chef dépassait les 100.000 vues. Ils dépassaient de loin Macky Sall. Pourtant l’ancien président avait tous les atouts pour détrôner Sonko.
Mais il lui manquait cette dévotion que les jeunes avaient pour le leader se Pastef. Mais Sonko n’est-il pas en train de perdre cette confiance des jeunes ? En tout cas, il n’est plus aussi populaire sur les réseaux sociaux. Désormais, les lives du leader de Pastef enregistrent de moins en moins de vues. Le PROS (Président Ousmane Sonko) ne peut même plus avoir 10.000 vues sur ses plateformes. La présentation du référentiel «Sénégal 2050 », est un bon baromètre pour jauger la popularité de Sonko. Pour la présentation d’un si grand projet, les plateformes du leader de Pastef n’ont pas eu grand monde.
Ce qui en dit long sur la dégringolade communicationnelle de Ousmane Sonko. Une situation qui résulte d’une désillusion d’une partie de la jeunesse. Cette branche de la population espérait un changement radical avec ce nouveau régime. Malheureusement, on se croirait toujours sous Macky Sall. Suffisant pour que les jeunes aillent tenter l’aventure en défiant les océans. Il ne se passe plus un seul jour sans que des candidats à l’émigration clandestine ne soient déclarés morts. Ou que les gardes-côtes mettent la main sur eux.
Pourtant, le patriote en chef a toute une équipe autour de lui pour faire briller son image. Mais faut dire que la tâche est loin d’être facile. Car, une vague massive de démystification du PROS semble se propager à travers l’Afrique. Des personnes se disant panafricain sont prêts à tout pour faire comprendre aux jeunes que Sonko est loin de ce Thomas Sankara qu’ils voient en lui. Ces panafricains ne ratent jamais l’occasion de lancer des piques au patriote en chef. Ils sont souvent des sympathisants des présidents putschistes.
Ce que ces activistes reprochent à Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, c’est qu’ils n’aient pas adhéré pleinement à la vision de l’AES (Alliance des États du Sahel). Quand le président sénégalais a été désigné pour faire la médiation entre les présidents putschistes et la CEDEAO, il a été la cible de ces panafricains. Mais une personne comme Franklin Nyamsi voit Ousmane Sonko le mal qui gangrène le pays.
Les sorties de ces activistes et le manque de visibilité sont en train d’affecter l’image du PROS. Ousmane Sonko et ses conseillers doivent savoir qu’une fois au pouvoir, la communication de «résistance» doit cesser. En tant que premier ministre, il doit réinventer son approche. Et se lancer dans la recherche de solutions. Car ce sont des dizaines de jeunes qui ont donné leur vie pour que PROJET puisse arriver au pouvoir.
Sans une bonne communication, Ousmane Sonko aura des problèmes aux prochaines élections législatives. Toute sa stratégie a toujours été basée sur la communication. Ayant le verbe facile, le patriote en chef a toujours dû convaincre son entourage. Une situation qui ne devrait pas changer s’il ne veut devenir le leader le plus impopulaire. Les patriotes ont beau faire du bruit, Sonko ne brille plus comme dans le passé !
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn