Kédougou : Contrebande et trafic international de drogue et 10 ans de prison ferme requis contre deux accusés
La première affaire au rôle de la chambre criminelle de Kédougou a été évacuée. Le président du Tribunal de Grande Instance de Kédougou a requis une peine de 10 d’emprisonnement ferme contre O.D et A.B pour contrebande et trafic international de drogue.
Les faits remontent au 2 Aout 2018 où deux jeunes, O D et A B ont été interpellés après que la douane été perquisitionné et trouvé 17 Kg de chanvre indien dans un véhicule 7 places qui les conduisait vers Saraya.
Suite à la lecture des charges retenues contre les victimes, Me Amadou Lady Bâ, avocat de la défense a fait part de la violation des droits de son client O.D suite à une détention arbitraire pendant 5 jours. Ce qui constitue une violation des règles de la procédure.
Reprenant le ballon au rebond, M Alphonse Dame Faye, le substitut du procureur de la République a apporté des précisions sur cette exception en se focalisant sur le déficit d’avocats dans la région de Kédougou voire la partie orientale du pays.
A la suite d’une suspension de séance, M Alioune Diallo, le président du TGI a rejeté en bloc les propos de l’avocat de la défense. Il a par la suite donné la parole à tour de rôle à chacun des accusés pour dérouler le film de leur arrestation.
« J’étais à Bamako, comme mon travail ne marchait pas bien, O.D m’a appelé en me demandant de venir le retrouver à Moussala. Là, je devrais l’aider à récupérer des bagages « Niama-Niama », produits qu’il utiliserait dans l’orpaillage traditionnel. Il m’a remis un sac cadenassé. Je ne pouvais pas vérifier le contenu du sac. C’est lors du contrôle de la Douane que j’ai su que les sacs contenaient du cannabis » a confié A.B.
Le second accusé O.D a donné à son tour sa version des faits. « C’est un certain Modibo Traoré qui m’a remis les sacs en me précisant qu’ils contenaient des « Niama-niama », produits destinés au secteur de l’orpaillage traditionnel. Je n’ai pas pris le soin de les vérifier » a témoigné O.D
Ainsi, M Alphonse Dame Faye, le substitut du procureur de la République a requis une peine de 10 ans de prison à l’encontre des deux accusés. Il a souligné que A .B travaillait avec le grand-frère de O.D. C’est une coaction, A.B et O.D se sont partagé la drogue pour les besoins du transport. Ils ont également changé de veste à plusieurs reprises.
Me Amadou Lady Bâ a plaidé en faveur de circonstances atténuantes pour son client O.D en lui donnant une seconde chance.
Me Bassirou Sakho, l’avocat d’A.B a rejeté toutes les accusations portant sur la contrebande. Selon lui, le point de départ c’est Moussala en territoire sénégalais, en transportant ces produits prohibés, son client n’a pas traversé de frontière. Tout produit prohibé n’est pas de la drogue. Il a invité le président à reconsidérer le rôle joué par A.B. L’oisiveté est la mère de tous les vices. Son client n’avait pas connaissance du contenu du sac qu’il transportait. Il n’a fait qu’aider O.D.
En définitive, le président du Tribunal de Grande Instance de Kédougou a requis une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans pour chacun des deux mis en cause A.B et O.D. Ils peuvent interjeter appel dans un délai de 15 jours.
Adama Diaby à Kédougou pour xibaaru.sn