Ça se corse pour Guy-Marius Sagna. L’activiste, membre de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) est depuis samedi dernier entre les mains des policiers du commissariat central de Ziguinchor. Guy-Marius Sagna a été interpellé au lendemain de la manifestation de YAW qu’il avait tenue à organiser avec ses camarades, malgré l’interdiction du Préfet.
Ecroué et mis au violon, Guy-Marius Sagna pensait certainement ne rester que pour quelques heures dans les locaux du commissariat de Ziguinchor avant de pouvoir vaquer librement à ses occupations, comme cela fait de coutume avec les manifestants interpellés à l’occasion de ces genres d’organisations. Cette fois, cela ne se passe pas comme prévu. Guy-Marius Sagna est déferré au parquet ce mardi 21 juin dans la matinée. D’après les informations qui nous parviennent, Guy-Marius Sagna n’a pas pu faire face au Procureur de Ziguinchor et fait l’objet d’un retour de parquet. C’est dire que Guy-Marius Sagna n’est pas près de rentrer libre chez lui et de retrouver les siens.
De source sûre, Xibaaru a appris que dans cette affaire ayant conduit à son interpellation, le célèbre activiste verra son dossier mis en instruction. Ce qui signifie, sauf à un apaisement politique de dernière minute de la situation qui prévaut au plan national, Guy-Marius Sagna ne sera pas traduit devant le tribunal des flagrants délits, mais devra passer devant une autre juridiction du tribunal de Grande instance de Ziguinchor. Combien de temps pour que le procureur de Ziguinchor choisisse le juge d’instruction qui sera chargé du dossier de Guy-Marius Sagna ? Combien de fois, ce dernier devra passer devant le juge d’instruction pour l’instruction de son dossier dans la forme, puis dans le fond, avant d’être jugé ? Guy-Marius Sagna devrait passer pendant un bon bout de temps à la prison à Ziguinchor. Ce qu’il n’avait sans doute pas prévu.
Aussi bien dans le dossier Guy-Marius Sagna comme dans celui des autres manifestants, le régime du Président Macky Sall a opté de taper dur. D’autant que pour les autorités, les différentes manifestations, dont appelle l’opposition, n’ont pour seule destination que de déstabiliser le pouvoir. La preuve, les différentes armes trouvées sur des manifestants interpellés lors de la journée de vendredi dernier.
Thiémokho BORE