Horreur en Inde : l’enseignante fait battre un élève de 7 ans…parce qu’il est musulman
Dans une vidéo devenue virale en Inde, une institutrice de l’Uttar Pradesh ordonne à ses élèves de frapper leur camarade musulman.
Dans le pays le plus peuplé au monde, avec son 1,43 milliard d’habitants, une vidéo récente n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux… On y voit une institutrice ordonnant à ses élèves de frapper un garçon musulman de sept ans dans une classe d’une école privée d’un village de l’Uttar Pradesh, un État au nord du pays.
« Pourquoi le frappez-vous si légèrement ? Frappez plus fort », l’entend-on asséner aux enfants, alors que le garçon reste debout en pleurant. Un peu plus tard, elle les invite même à le frapper sur le corps : « Commencez à le frapper à la taille… Son visage commence à devenir rouge, frappez-le à la taille. » La raison avancée ? L’enfant se serait trompé en récitant ses tables de multiplications.
L’authenticité de cette vidéo tournée le 24 août et qui a depuis provoqué des réactions indignées dans tout le pays, a été vérifiée par la police indienne. Le chef de la police locale, Satyanarayan Prajapat, a indiqué dans une vidéo sur les réseaux sociaux qu’il y aurait des sanctions contre l’institutrice, hindoue, et que la famille du jeune garçon avait porté plainte. « Nous avons découvert que l’enseignante avait dit que les élèves musulmans dont les mères ne prêtaient pas assez attention à leurs études étaient des enfants gâtés », a-t-il ajouté.
Les groupes de défense des droits humains dénoncent une montée de l’intolérance envers les musulmans en Inde depuis l’arrivée au pouvoir, en 2014, du nationaliste hindou Narendra Modi. Et pour cause, depuis, les attaques se multiplient un peu partout dans le pays à l’encontre des musulmans, certaines utilisant notamment le prétexte de la protection des vaches, sacrées pour les hindous. Rahul Gandhi, chef de l’opposition, a déploré cette montée de l’intolérance. « Semer le poison de la discrimination dans les esprits d’enfants innocents, faire de cet endroit sacré qu’est l’école un endroit d’encouragement à la haine (…) c’est la pire chose qu’un enseignant puisse faire pour le pays », a-t-il déclaré sur X (anciennement Twitter).
Suprémacisme hindou
Dans l’État de l’Utter Pradesh, qui abrite la ville d’Agra où se trouve le célèbre mausolée du Taj Mahal, les musulmans forment le deuxième groupe religieux le plus important – derrière l’hindouisme, pratiqué par plus des trois quarts de la population. Cet État du nord de l’Inde est pourtant un laboratoire de l’extrémisme hindou. Il est gouverné depuis 2017 par le Bharatiya Janata Party (BJP, le Parti du peuple indien) au pouvoir en Inde, et son dirigeant est un moine hindou, Yogi Adityanath, que certains voient comme un successeur potentiel de Modi.
Ce dernier prône notamment l’Hindutva, cette déologie suprémaciste inventée dans les années 1920 visant à instaurer une Inde hindoue au détriment des autres religions, en particulier l’islam. En novembre 2020, Yogi Adityanath avait notamment interdit les mariages interconfessionnels entre hindoues et musulmans avec une peine allant jusqu’à dix ans de prison afin de freiner les conversions à l’islam.