Droit de marche au Sénégal : Ma réponse à Felwine Sarr et à Ben Daouda SY
Felwine Sarr, ton ami et démocrate le Président Macron devrait mourir de rire en lisant ton texte. Il te dira qu’un État républicain et démocratique incapable de défendre ses institutions républicaines contre des manifestations publiques non autorisées, ne méritent pas d’exister.
Pour étayer ses propos, il te donnerait en exemple les mesures d’interdiction de manifester dans le périmètre des installations lors des manifestations des Gilets jaunes, que personne, ni en France, ni dans le monde n’a considéré comme des restrictions de l’espace démocratique de son pays.
Il te citerait aussi, l’exemple de pays incapables de défendre le périmètre de leurs institutions et qui ont vu, impuissant leur destruction, avec en prime la déstabilisation de leur pays.
Notre peuple a montré à plusieurs occasions son attachement aux libertés démocratiques, mais aussi son attachement à la légalité républicaine, en refusant de s’associer à toute manifestation publique dans des espaces interdits.
C’est cet attachement à la légalité républicaine qui a jusqu’ici préservé notre peuple de sombrer dans une violence de masse, malgré les appels répétés à la confrontation avec les forces de l’ordre dans des espaces publics non autorisés.
Tout le monde sait que son attachement à la légalité républicaine ne l’a pas empêché d’engranger des conquêtes démocratiques et de justice sociale qui ont fait de notre pays une référence de république démocratique, stable et de paix civile.
C’est cela l’expression de la maturité politique de notre peuple, qui s’est matérialisée dans deux alternances démocratiques qui ont ouvert un horizon prometteur de développement économique, social, qu’il a décidé de préserver en reconduisant au pouvoir en Février 2019, ceux qui ont inauguré cette nouvelle ère de progrès partagé dans la paix et la stabilité.
Mais à Ben Daoud Sy qui est venu à la rescousse de l’ami de Macron, en disant, qu’à la différence du Sénégal, le droit à la marche n’est pas inscrit dans la Constitution Française, je lui réponds qu’en France la marche n’est pas interdite mais encadrée comme au Sénégal dans des espaces autorisés, même si ce n’est pas, comme tu le prétends un droit constitutionnel du peuple Français.
Au Sénégal, la Constitution soumet l’exercice du droit de marche à l’appréciation des autorités administratives, comme cela est la pratique dans toutes les grandes démocraties occidentales.
L’attachement aux libertés démocratiques est indissociable à l’attachement à la légalité républicaine.
Il n’y a que des couches sociales politiquement immatures, ou des aventuriers, qui les dissocient au grand dam de la société et de la démocratie.
Et quand il me rétorque que « la constitution du Sénégal soumet l’exercice du droit de la marche à l’autorité ne veut pas dire qu’elle lui donne l’autorité de l’interdire, ni de lui définir un itinéraire encore moins de l’organiser », je lui réponds que c’est son interprétation de cette disposition de la Constitution qui ne peut valoir force de loi.
Il n’est pas à ce que je sache, le Conseil Constitutionnel du Sénégal !
Donc Plus prétentieux que lui, tu meurs !
Il ne faut pas jouer avec le sort des millions de Sénégal pour des causes qui lui sont totalement étrangères !
Ainsi, tant que notre Conseil Constitutionnel ne déclare pas cette disposition inconstitutionnelle, ceux qui ne la respectent pas, violent le droit constitutionnel, en prétendant exercer ce doit hors de dispositions prévues par cette même constitution pour sa mise en œuvre.
Les républicains et démocrates de notre pays, attachés à la légalité républicaine, ne devraient pas laisser le libertinage, tuer les libertés démocratiques.
Force doit rester à la loi sans faiblesse aucune, ni cruauté d’aune sorte !
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 21 Décembre 2019