Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye veut vraiment en finir avec l’ancien système. Depuis son élection, il ne cesse de faire le ménage derrière son prédécesseur. Faut dire que Macky Sall ne lui a pas facilité la tâche. Il a posé des actes qui font que l’actuel locataire du Palais a du mal à matérialiser la rupture. Mais le compagnon de Ousmane Sonko ne lâche pas prise. Il efface les traces des hommes qui ont cheminé avec l’ancien régime.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye, s’engage à opérer des changements à tous les niveaux. Ce, en mettant en avant les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Le chef de l’Etat veut ainsi marquer une rupture profonde avec l’ancien régime. Une chose qu’il ne pourra faire qu’avec ses hommes. C’est sur ces entrefaites qu’il est en train de se débarrasser de tout ce qui est en rapport avec Macky Sall. L’un des premiers actes qu’il a posé est de choisir un gouvernement qui n’a aucun membre de l’ancien régime. Loin de s’en arrêter là, Diomaye continue de balayer derrière son prédécesseur.
Ministres, directeurs généraux (DG) et Président du Conseil d’administration (PCA), rien n’est laissé au hasard par les nouvelles autorités. Le dernier à passer sous l’aspirateur est le Général Souleymane Kandé. Voilà un homme dont Macky Sall avait une entière confiance. De colonel, il a été nommé Chef d’Etat-major général de l’armée de terre. Loin de s’en arrêter là, l’ancien président a fait de lui, le 15 juin 2023, le Coordonnateur des opérations spéciales. Fonction qu’il va cumuler avec son rôle de CEMGA. Poste dont il sera relevé sous le magistère du président Diomaye.
L’inspecteur général de Police Seydou Bocar Yague n’aura pas échappé au balai présidentiel. Ni le général Moussa Fall qui dirigeait la gendarmerie nationale. Ils ont tous été relevés de leur fonction par le président Bassirou Diomaye Faye. Toutes ces personnes avaient un point commun : ce sont des hommes dont Macky Sall avait une entière confiance. Mais pour marquer la rupture, le président de la République a choisi ses propres hommes pour porter le projet. Un choix fort acceptable. Les vainqueurs gouvernent avec leurs hommes.
Au-delà des hommes, Diomaye abroge aussi tous les décrets jugés illégaux par son prédécesseur. Le patron de Ousmane Sonko a annulé un décret de dernière minute de Macky Sall qui octroyait des salaires de 1.5 à 2,8 millions aux anciens ministres. Le chef de l’Etat a aussi mis fin à tous les décrets pris le 29 mars 2024. Quelques jours avant la fin de son mandat, le patron de Benno Bokk Yakaar a procédé aux nominations du premier Président de la Cour suprême, du président de chambre à la cour, du secrétaire général, d’un président de la cour d’appel de Dakar etc. Ce qui faisait dire aux sénégalais que Macky cherchait à déstabiliser le pays.
Le temps des hommes de Macky c’est fini. Avec Ousmane Sonko à ses côtés, Bassirou Diomaye Faye ne laissera aucun des membres du système dans la course. Les mercredis sont guettés par tous. Chacun veut voir lequel des collaborateurs de l’ancien président sera éjecté. Mais ils ne seront pas uniquement limogés. Ils seront traqués par les nouvelles autorités. Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye tiennent à la reddition des comptes. D’ailleurs, des personnes ont déjà commencé à rendre compte.
« Ceux qui ont eu la responsabilité de gérer le pays pendant longtemps savent très bien vers quelle direction nous nous acheminons et ils savent très bien que les résultats ou les conclusions [des rapports de cours de contrôle] leur seront extrêmement défavorables », a déclaré Ousmane Sonko ce jeudi en marge de la journée de nettoiement de ce samedi. Ce qui veut dire que la traque n’est qu’à son commencement. Alors que les hommes de Macky Sall s’apprêtent à rendre compte. Une situation dans laquelle leur leader les a mis.
Bassirou Diomaye Faye veut bien faire. Mais son entourage commence à lui causer des problèmes. Pour la matérialisation de la rupture, les hommes du président doivent éviter de l’entraîner dans des situations désagréables. Le chef de l’Etat nouvellement élu n’a pas besoin qu’on lui crée des ennemis. Cela ne sera qu’un grand frein aux principes de « Jub, Jubal, Jubanti ».
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru