Un «PROJET» c’est ce que le Pastef a vendu aux Sénégalais. Ils y croyaient tellement qu’ils n’ont pas hésité à voter massivement pour le candidat désigné par Ousmane Sonko. C’est ainsi que le président Bassirou Diomaye Faye a été élu à 54%. Les électeurs ont encore renouvelé leur vote aux élections législatives anticipées du 17 novembre. Sans surprise, le parti de Ousmane Sonko a décroché 130 sièges à l’Assemblée nationale sur 165. Suffisant pour que les tenants du pouvoir puissent respecter leurs promesses de campagne.
Mais la tache ne sera pas facile pour Ousmane Sonko. Deux (2) ministères sont devenus de véritables goulots d’étranglement pour le parti au pouvoir. Ces ministères sont de véritables nids à problèmes. Le premier qui cause des problèmes au premier ministre Sonko, c’est le ministère de la santé. Le ministre qui gère ce département s’est mis dans des problèmes à ne pas en finir. Dans une rencontre, on l’a entendu déclarer donner systématiquement sa priorité aux candidatures issues du parti Pastef lorsqu’il reçoit des CV.
Il évoque également sa stratégie politique pour recruter des militants. Ces propos ont rapidement suscité une vague d’indignation. Face à l’ampleur prise par ses déclarations, il a tenté de se rattraper. Selon lui, ses propos ont été sortis de leur contexte. Aujourd’hui, ce ministre se retrouve confronté aux problèmes de son département ministériel. Depuis quelques jours, des travailleurs de la santé ont décidé d’aller en grève. De quoi compromettre gravement la bonne marche du «PROJET» de Sonko.
Prévue pour les 4, 5 et 6 décembre, une grève de trois jours, orchestrée par le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDt3s), est confirmée. Cette décision émane d’une assemblée générale tenue récemment, où les membres de l’organisation ont appelé à une mobilisation forte. Leurs revendications incluent notamment le respect intégral des accords signés les 10 mai 2022 et 29 décembre 2023.
Il est prévu, lors de ce mouvement d’humeur, la «rétention d’informations» et le «boycott des supervisions». Les membres de ce syndicat font également savoir que «le syndicat n’exclut aucune action de lutte, allant jusqu’au boycott des programmes ou activités qui se profilent à l’horizon». D’après le Sdt-3s, «l’Etat du Sénégal sera seul responsable de toutes les conséquences qui découleront de son attitude». Ce qui place Ibrahima Sy et ses collaborateurs dans l’œil du cyclone. S’il ne trouve pas des solutions, le gouvernement risque de mettre en danger beaucoup de malades.
L’autre ministère à problèmes c’est celui de l’Enseignement supérieur. Le ministre Abdourahmane Diouf est confronté à une grande résistance de la part des étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Cette université est en proie à une violence accrue depuis quelques jours. Ces étudiants ont décrété une grève illimitée pour dénoncer, entre autres, les problèmes d’hébergement et de restauration. Des arrestations ont même été annoncées lors des manifestations. Face à cette colère et aux scènes de guérilla, les autorités éducatives ont pris une décision radicale.
Le conseil académique de l’université a décidé de fermer celle-ci « jusqu’à nouvel ordre » et de dissoudre les amicales et la coordination des étudiants. A la suite de cette décision, le centre des œuvres universitaires sociales, chargé du logement ou de la restauration, a annoncé à son tour dans un autre communiqué l’arrêt de ses activités. Ce qui a poussé tous les étudiants à quitter le campus. Un véritable problème qui risque de s’envenimer. Les étudiants des autres universités ont marqué leur solidarité à leurs camarades de Ziguinchor.
Mais ce que beaucoup n’arrivent pas à expliquer, c’est le silence du ministre de l’Enseignement supérieur au point de laisser un « Azoura Fall » (proche de Sonko), jouer au médiateur. «Nous pensons qu’il devait être le premier à se rendre à l’Université de Ziguinchor et discuter avec les étudiants pour leur dire à quand les constructions seront terminées. Au lieu de ça, il accepte qu’on ferme l’université, accordant un délai de 2 jours aux étudiants pour quitter sachant que beaucoup d’entre eux habitent très loin de Ziguinchor. Nous dénonçons cette posture», a dénoncé le Syndicat Démocratique des Enseignants Libres du Sénégal (SYDELS).
Quoi qu’il en soit, ces ministères entravent la bonne marche du «PROJET» de Sonko. Les ministres Abdourahmane Diouf et Ibrahima Sy peinent à trouver des solutions. De quoi pousser le Président Bassirou Diomaye Faye à donner des directives à son premier ministre Ousmabe Sonko, en Conseil des ministres. Comme quoi dans chaque gouvernement, il ya des brebis galeuses !
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn