Les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ne parlent plus le même langage. Ils s’opposent
manifestement à travers des échanges par communiqués interposés.
Au moment où la conférence des leaders appelle au boycott du dialogue lancé par le chef de l’Etat, Taxawu Sénégal prend le contre-pied et soutient qu’aucune décision consensulle n’a été prise sur la question.
Et il faut le reconnaître, cette question du dialogue est venue juste s’ajouter aux brouilles et divergences de points de vue déjà existantes au sein de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi.
Avec cette contradiction qui existe depuis quelques temps au sein de cette coalition de l’opposition, tout laisse croire que c’est le début de la fin du compagnonnage.
Même si ce n’est pas à la sauvette qu’elle s’éclipse, elle se fait comme qui dirait « qui va piano va sano ». C’est incompréhensible qu’au moment où certains leaders campent sur leur position, d’autres décident d’aller à ce dialogue.
La scission est visible, nous avons deux leadership différents: le patron de Taxawu et le leader de Pastef et chacun tire les ficelles de son côté. C’est un secret de polichinelle, les unions contre-nature n’ont jamais connu un aussi franc succès.
Et ici, nous sommes en face d’une situation politique fragmentée où se recoupent des alliances pas naturelles éphémères avec des idéologies contradictoires.
Même si certains pointent les divisions dans l’opposition, la situation est la même avec les alliances contre-nature entre loyalistes au régime qui souvent ne manquent pas de se crêper aussi le chignon.
La question reste à savoir s’il est encore possible d’espérer voir des partis s’entendre durablement? Sans doute pas: l’heure est aux désaccords et aux incertitudes.
Certes, les réflexions nourrissent le débat, mais actuellement c’est précisément la difficulté croissante de trouver des accords durables surtout au sein Yewwi Askan Wi.
La vérité est que l’alliance entre Pastef, Taxawu Sénégal, le Pur entre autres partis a fait couler beaucoup d’encre et de salive mettant, en fin de compte, à l’envers l’opposition sénégalaise. Cette coalition sonnerait non seulement comme une « trahison », à entendre certains acteurs de l’opposition crier leur sidération par rapport à la démarche des leaders, au vu des voies différentes qui ne tarderont pas à être empruntées d’ici peu par les uns et les autres. Même si elle semble reposer sur des calculs mûrement réfléchis pour les joutes à venir.
Les incohérences notées de part et d’autre sautent aux yeux.
Les alliances « Soupou Kandia » ont-elles de l’avenir? Le questionnement vaut son pesant d’or.
Déjà, ce parfum de crise se fait sentir depuis plusieurs semaines notamment sur la réponse à apporter justement à ce principal point d’achoppement: le rejet catégorique de la conférence des leaders qui invite à n’accorder aucun crédit à la main tendue du Président pour discuter des questions de l’heure, alors que Khalifa Sall, membre fondateur de la conférence des leaders, se demarque de la position de ses pairs.
Aly Saleh