Comptes publics faussés : Les deux (2) options que le FMI propose au Sénégal

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Le Sénégal pourrait se voir accorder une dérogation par le Fonds monétaire international (FMI) concernant les décaissements reçus sur la base de données publiques faussées, ou bien être tenu de les rembourser. C’est ce qu’a expliqué Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, dans un entretien accordé à l’APS.

Un récent rapport d’audit de la Cour des comptes, publié le 12 février, a mis en lumière des erreurs significatives dans les comptes publics sénégalais entre 2019 et 2023. Ces inexactitudes, qui concernent notamment le déficit et la dette, ont été imputées aux anciennes autorités en place de 2012 à 2024.

« Suite à ces déclarations erronées, nous préparons un rapport pour le conseil d’administration du FMI. Deux scénarios sont alors possibles », a indiqué Edward Gemayel. La première option consisterait à octroyer une dérogation au Sénégal pour les fonds déjà décaissés, à condition que des mesures soient prises pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise. « Les autorités sénégalaises devront garantir des réformes pour renforcer la fiabilité des données », a-t-il souligné.

L’alternative, moins clémente, serait une demande de remboursement de ces décaissements par le FMI, si le conseil d’administration juge cette voie nécessaire. « Tout dépendra de l’évaluation finale », a ajouté le responsable.

Edward Gemayel a salué la qualité du rapport de la Cour des comptes : « C’est un document solide. Nous l’examinons en détail avec les autorités sénégalaises pour en tirer les enseignements nécessaires. »

Au-delà de ce différend, le FMI et le Sénégal travaillent déjà à l’avenir. « Les lacunes révélées par l’audit nous poussent à identifier des réformes pour améliorer la gestion des finances publiques et consolider l’économie », a expliqué M. Gemayel. L’objectif principal, selon lui, est clair : « Faire en sorte que de telles erreurs ne se répètent plus. C’est une priorité absolue. »

Le Sénégal a d’ailleurs exprimé son souhait de bâtir un nouveau programme de coopération avec le FMI. « Une fois cette affaire de données erronées réglée, nous poserons les bases d’un partenariat renouvelé, comme le veulent les autorités », a assuré le chef de mission.

Interrogé sur la singularité de ce cas, Edward Gemayel a relativisé : « Le Sénégal n’est pas un cas isolé. D’autres pays, en Afrique comme ailleurs, ont déjà été confrontés à des situations similaires. » Il a toutefois tenu à souligner l’attitude exemplaire des nouvelles autorités : « Nous apprécions leur engagement en faveur de la transparence. »

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