Ansoumana DIONE dresse un tableau sombre de l’Action Sociale au Sénégal.
Le Sénégal est un pays de paradoxes. Réputé de Teranga et de solidarité, les couches vulnérables dont les enfants, les personnes handicapées, les malades mentaux, entre autres, sont pourtant abandonnées à elles-mêmes, dans des conditions inhumaines, inacceptables. Même au sein du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, l’inégalité entre les deux ces deux maillons du secteur, reste manifeste, ce qui constitue un lourd handicap pour ledit Département.
Dans le domaine de la Santé, nul n’ignore l’existence des programmes de lutte contre certaines maladies dont le Paludisme, la Tuberculose, le Sida. Mais, du côté de l’Action Sociale, c’est comme si le Sénégal a délibérément opté pour l’inaction par rapport aux personnes démunies. A l’intérieur du pays, la discrimination entre les régions médicales et les services de l’action sociale, frise la honte et une insulte à la dignité humaine.
Concernant les rencontres, les ministres préfèrent présider pour la Santé, au détriment de l’Action Sociale qui, à leurs yeux, ne mérite même pas leur présence. A la place de programmes, l’Etat n’accorde que des subventions à certaines organisations, avec des montants réduits à la baisse. De cinq cent mille francs CFA , cette toute petite enveloppe qui n’est pas encore perçue, jusqu’ici, pour cette année 2020, est passée encore à trois cent mille francs CFA.
Depuis vingt longues années, l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM) travaillent sans aucun moyen, au service de cette couche la plus vulnérable de notre société. Le Siège qui lui avait été construit en 2004, à Kaolack, sous le régime précédent, est confisqué depuis 2012, au détriment des malades mentaux errants. Face à toutes ces incohérences, est-il possible de faire accéder le Sénégal à l’émergence ?
Rufisque, le 07 novembre 2020,
Ansoumana DIONE, Président de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM)