Discours de fin d’année : les malades mentaux sénégalais s’adressent au chef de l’Etat.
Excellence,
Ce soir, à 20 heures, comme chaque 31 décembre, vous allez vous adresser à la nation, pour des vœux de nouvel an. Depuis votre accession au pouvoir en 2012, vous n’avez évoqué notre triste sort, dans aucun de vos discours. Même si les autorités sanitaires nous excluent de la note qui vous est transmise, cela ne devrait pas être une raison de nous oublier, pour ne pas nous souhaiter une bonne et heureuse année.
Au Sénégal, l’on ne se préoccupe pas de nos difficultés, nous les personnes souffrant de troubles mentaux. Nous sommes secourus que lorsque la mort nous frappe, parfois, en pleine rue. Souvent, les malades mentales sont violées et lorsqu’elles accouchent, leurs bébés sont offerts, sur décision de justice, à des couples infertiles, demandeurs, pour adoption. Pourquoi la société est-elle si injuste à notre égard ?
De grâce, Excellence, ne nous oubliez surtout pas, encore, ce soir dans votre discours. Veuillez démontrer, enfin, à la face du monde, que nous avons notre place dans ce Sénégal, nous appartenant à tous. Sous les ponts et dans les grandes artères, nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Vous vous inquiétez de la recrudescence de la Covid-19, alors que nous devrions être pris en charge, pour limiter la transmission communautaire.
Vous souhaitant une bonne et heureuse année 2022, veuillez agréer, Excellence, l’expression de notre très haute considération.
Rufisque, le 31 décembre 2021,