Ousmane Sonko a ce don de se sortir des situations difficiles. Le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et Fraternité (PASTEF) a trouvé le moyen de réactiver son « Nemmeekou Tour ». Mais pour Sonko ce sera l’affrontement final. Un affrontement qui devra avoir lieu à Dakar. Pour éviter le chaos, le président Macky Sall a déjà trouvé la personne chargée de neutraliser la menace que représente le maire de Ziguinchor et ses partisans. Si les patriotes continuent sur cette voie, ils risquent de se heurter à la résistance de l’Etat central. Et cette fois, leur leader pourrait ne pas s’en sortir indemne.
Le président Macky Sall est prêt à faire face à Ousmane Sonko. Depuis les événements tragiques de mars 2021, le chef de l’Etat avait juré qu’un tel scénario n’allait plus se reproduire. Pour se faire, le pouvoir a entrepris un véritable nettoyage. Le nombre d’arrestations n’a cessé de croître. Pastef y perd un lourd tribut. Beaucoup de ses membres sont dans les liens de la détention. Les plus chanceux sont sous bracelets électroniques. Même les journalistes n’échappent pas à cette traque. Beaucoup de confrères et de consœurs sont dans les centres de détention.
Ce qui place le leader de Pastef dans une très mauvaise position. Alors Sonko continue de défier Macky Sall. Le maire de Ziguinchor veut que le chef de l’Etat se salisse les mains. Sonko sait que la caravane de la liberté qu’il a entrepris est contraire à toutes les règles. Mais c’est sa manière à lui de provoquer Macky. Chose qui peut se comprendre. Politiquement, le patron de Benno Bokk Yakaar est plus puissant que Sonko. Le président a écrasé Pastef à toutes les élections. Il a aussi déjoué tous les pièges de Sonko. Et réussit à réduire son parti à sa plus petite expression.
Sonko veut livrer la dernière bataille à Dakar. Alors le chef de l’Etat à activer son plus grand atout. Macky va laisser son ministre de l’intérieur neutraliser la menace Sonko. Si le leader de Pastef veut mener le pays dans une révolution, il verra Antoine Diome se dresser devant lui avec toute sa puissance. Dans un communiqué parvenu à Xibaaru, ses services demandent à Sonko de se conformer à l’article 96 du Code Pénal. Dans le cas contraire, « les autorités compétentes prendront toutes les mesures nécessaires pour préserver l’ordre public et la quiétude des citoyens.»
Son discours à l’Assemblée nationale prouve qu’Antoine Diome est prêt à aller jusqu’au bout pour barrer la route aux pyromanes. « Nous sommes dans un état de droit et l’Etat assure la sécurité des citoyens partout au Sénégal », avait-il déclaré en réponse à Guy Marius Sagna. Cette déclaration se vérifie sur le terrain. A chaque fois que Sonko prépare une activité, l’Etat sort les gros moyens. Son domicile est quadrillé, un impressionnant dispositif sécuritaire mis en place, les zones sensibles sous protection de la Police ou de la Gendarmerie et les cortèges de Sonko sous haute surveillance. Ce qui réduit considérablement la marge de manœuvre du patriote en chef.
Tony, comme le surnomme certains, n’est pas un petit morceau pour Sonko. Depuis que le leader de Pastef a entrepris son « Gatsa Gatsa », il n’a cessé d’enregistrer des défaites. A chaque fois que Sonko a appelé à manifester par la force, Antoine a réussi à rétablir l’ordre. Et le maire de Ziguinchor s’est retrouvé avec une équipe réduite. Ces partisans paient toujours le prix fort de ses forfaitures. Ils sont souvent arrêtés et passent beaucoup de temps en détention pour quelqu’un qui ne se bat que pour cacher ses erreurs de débutants.
L’histoire retiendra que c’est sous Antoine Diome que Sonko a été réduit à zéro. Les hommes du premier flic ont tellement humilié Sonko qu’il a perdu toute son influence. Les livraisons forcés et ses déboires judiciaires ont fait de Sonko un lion de foire. Dans les rues, c’est un impressionnant dispositif sécuritaire qui est mis en place avant, pendant et après les manifestations des patriotes. Ce qui a fait échouer la seconde vague tant attendue du maire de Ziguinchor.
Si Macky Sall maintient Antoine Diome à ce poste, c’est parce qu’il sait qu’il est l’homme de la situation. Face à cette nouvelle forme d’opposition, le chef de l’Etat ne peut trouver meilleur champion que son actuel ministre de l’Intérieur !
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru