Sa taille imposante et ses dreadlocks font qu’il ne passe pas inaperçu. Khadim Thiello, artiste, décorateur, esthéticien doublé d’une casquette d’homme social est très engagé dans la lutte contre l’émigration clandestine marquée par des vagues de départ de plusieurs jeunes. Le Baye Fall de Bamba sensible avec des chansons et des clips pour dire aux jeunes que l’on peut bien réussir au pays.
Ni Barça, ni Barsax…
De vendeur à la sauvette, d’artiste décorateur au métier d’esthéticien, Thiello a cru dur comme fer que la réussite est au bout de ses doigts et non à la pointe des pirogues. Même s’il est né dans une zone de forte émigration, Thiello ne se fixe pas comme objectif : « Barça »…Il ne veut découvrir sitôt « Barsax ». Ce n’est pas lui qui tentera ‘aventure périlleuse en mer.
Musicien, rappeur, artiste compositeur, il consacre d’ailleurs un tube sur l’émigration irrégulière pour sensibiliser sur les jeunes de son âge. Le garçon est connu à Mbacké et à Dakar pour son amour au travail. Il est convaincu qu’il peut gagner honnêtement sa vie en restant au pays. Thiello est un véritable gagneur, un champion qui se fraie son chemin en créant un institut de beauté à Dakar. « J’ai bossé dur pour mettre en place ma petite société qui emploie quelques jeunes sénégalais » nous confie-t-il.
De son baol natal où il fait ses humanités avec les petits métiers après ses études secondaires, le jeune homme est reçu à l’école nationale des arts pour s’inscrire au diplôme d’aptitude professionnelle. Il apprend les rudiments du métier de décorateur. Il assimile vite les cours et maîtrise son art. Il met en pratique ses enseignements en créant des vaisselles personnalisées qu’il écoule entre Dakar, Mbacké et Mbour. Au bout de 3 ans, l’élève-artiste sèche les études avant d’être recruté par une société de décoration intérieure où il devient chef d’équipe devant ses anciens camarades. Après avoir obtenu sitôt un métier, le jeune doué veut maintenant reprendre le chemin de l’école pour décrocher le sésame.