En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, l’institut Timbuktu vient de procéder au lancement de l’initiative « Résilience aux Frontières ». La cérémonie officielle de lancement a été présidée par Monsieur Saër Ndao, le gouverneur de région.
Les échanges ont porté principalement sur la thématique : « Construire et renforcer la résilience dans un environnement régional instable », quels rôle et place pour les jeunes et les femmes ?
Grâce aux efforts de la fondation Konrad Adenauer et à la volonté de différents acteurs de la région Kédougou est restée calme depuis les malheureux évènements de décembre 2008. Hélas, à cause de sa situation géographique Kédougou n’est plus à l’abri. Contexte dans la sous-région oblige.
« Il ne faut pas dormir sous ses lauriers. Il est vraiment important de raviver la flamme de la résilience. Kédougou est une région insérée entre deux frontières, avec des pays difficiles, des pays à risques, à savoir le Mali. On connaissait ce qui s’est passé en 2012 et ces derniers temps avec le coup d’Etat. En guinée Conakry, aussi la situation est difficile. Dès qu’il y a des problèmes en Guinée, on sent l’afflux de réfugiés politiques qui fuient pour venir chercher l’asile au Sénégal. Jusque-là, le Sénégal est un havre de stabilité et de paix dans un environnement très mouvementé. C’est un défi » a confié Mme Ute Bocandé, la chargée de programmes de la Fondation Konrad Adenauer.
Raison suffisante pour que l’institut Timbuktu accorde une importance capitale à Kédougou.
« Nous n’avons pas voulu lancer cette initiative à Dakar ni à Mbour, Rufisque. Nous avons choisi de faire le lancement national de cette initiative à Kédougou pour montrer tout l’intérêt que notre institut qui travaille sur la cohésion sociale, la prévention des conflits donne toute l’importance à cette région mais également toute l’importance que notre partenaire la fondation Konrad Adenauer accorde à cette région » a souligné Dr Bakary Samb, le Directeur de l’institut Timbuktu.
Un choix magnifié par le chef de l’exécutif régional, M Saër Ndao : « Nous pensons que choisir Kédougou n’était pas fortuit parce que Kédougou présente tous les atouts qu’il faut pour imposer un dispositif de ce genre. C’est le lieu de dire solennellement que nous lançons ici l’initiative de résilience aux frontières. Nous tenons à remercier tous les participants et leur dire toute ma satisfaction de partager avec vous ces moments » a-t-il précisé.
Ce qui prouve à suffisance qu’à Kédougou, les différents acteurs restent encore attachés à la paix et à la sécurité.
« Dans la région de Kédougou, à travers toutes les organisations de la société civile, des femmes et des jeunes, particulièrement à travers les autorités, qu’il y a une forte volonté de toujours fortifier toute résilience aux velléités de violences » a reconnu Mme Ute Bocandé, la chargée de programmes de la Fondation Konrad Adenauer.
Pourtant, pour renforcer et consolider cette paix et sécurité aux frontières, l’Etat a pris d’importantes mesures rappelées par le gouverneur de région.
« Le Sénégal a mis en place des outils, un dispositif, le comité national de gestion des frontières qui a existé depuis longtemps et qui continue à faire du travail. A côté de ce dispositif, l’Etat a mis en place le PUMA et le PUDC qui viennent s’ajouter à ce qui a été fait. Nous avons compris que l’effort de l’Etat dans ce domaine ne suffit pas. Il faut que la société civile aussi s’implique. Mais la meilleure implication, l’implication la plus efficace c’est l’implication des acteurs directs c’est-à-dire les populations » a expliqué M Saër Ndao, le gouverneur de la région de Kédougou.
L’institut Timbuktou est bien conscient de la place de la société civile dans ce processus de résilience. Cependant l’implication de tous les acteurs reste indispensable pour toujours.
Adama Diaby à Kédougou pour xibaaru.sn