Du journaliste ce que le téléspectateur retient c’est une Aissatou Diop Fall qui s’exprime en wolof zèbré avec du français saccadé assaisonné de euuuh euuuh, de rires subits, de balancements de tête d’avant en arrière pour repousser une touffe de cheveux brésiliens, des fois une main ou une coude hasardeuse se détache du décor comme pour trahir que Aissata fut noire, d’ébène.
Aissatou Diop Fall a vu sa célébrité monter en flèche avec son émission phare Face To Face, du même calibre que celle de Pape Ngagne, Faram Facce qui a l’heur de plaire aux téléspectateurs. Quand Pape Ngagne malmène ces invités avec des questions colles, essayant de leur tirer le ver du nez,
Adf, elle détend son atmosphère avec des « sama waay la », « sama grand la », ponctués de rires qui sous-entendent qu’avec ses invités, elle a des atomes crochus.
Aissata Diop Fall n’a plus l’âge de ses dreadlocks, de ses jeans moulant un fessier timide, des lickets délavés. Une vie de punk de vieille soixante huitarde.
Du je m’en foutisme propre à la jeunesse insoumise qui se rebelait contre la France, les ajustements structurels, la politique d’austérité et l’État répressif du Président Abdou Diouf. L’anticonformisme de Aissata Diop Fall allait bien au milieu des cercles de gauches, du monde estudiantin, des éditions de journaux.
Mais il faut savoir grandir se ranger, s’il le faut se repentir. Vivre son temps, vivre son âge avec ses nouvelles responsabilités.
Savoir qu’on n’est plus le même à vingt ans, quarante, soixante ans.
Comme avec le boulot, il faut savoir prendre sa retraite, décrocher, vivre intensément ses dernières années.
Aissata Diop Fall, le temps qui reste doit être consacré à l’assagissement, le recueillement, l’apprentissage de tout ce qu’on a pas pu faire dans sa jeunesse, la contemplation, la méditation.
Même les impies souhaiteraient mourir sains.
Vos déclarations envers vous-même suffisent pour se faire une idée de celle que vous voudriez qu’on vous prenne comme telle une femme libre, « wow bët, dëgër yax, amul rusukaay, amul tiitukaay ».
Une femme libérée .
Dans les dédales de la vie où tout se conquiert à l’arrachée, vous avez pu frayer votre bonhomme de chemin. Vous vous dites que vous avez réussi à force de coups de poings, coups de coude, coups d’œil, coups de gueule à vous créer un cocon.
Qui êtes-vous Aissatou Diop Fall pour juger à tout vent tout le monde ?
De la République vous ne trouvez pour son fils Thierno Alassane Sall aucune Valeur pour le lire.
Et le jeune Patriote Ousmane Sonko que vous traitez de tous les noms d’oiseaux. Vous ne savez pas Aissatou de quoi demain sera fait.
Et puis, vous. Aissatou Diop Fall, vous n’êtes pas blanche.
Seriez-vous exemptes de tout pécher ?
Bijou Ngone à éludé les questions qui ne vous honorent pas, c’est de bonne guerre.
Partie pour être une session de rattrapage, « Confrontation » à été le rappel d’un passé peu glorieux où les fumisteries ont été ressuscitées avec des réponses pas du tout véridiques qui laissent douter que vous n’êtes pas loyale en relations, fidèle en amitié.
Aissata Diop Fall,
vous dites que Bijou Ngoné est votre héritière dans les médias parce qu’elle vous ressemble.
De votre passage à Wal Fadjr au GFM vous n’avez encadré ou « sponsorisé » aucune jeune journaliste comme Sidy Lamine Niass a eu la générosité de cœur de le faire avec vous pour la postérité.
Vous avez toute la mine de quelqu’un qui fait ses adieux, peut-être que la morosité de la vie et la médiocrité de l’environnement intellectuel font que vous n’avez plus les bons réflexes. Et pourtant vous êtes encore jeune, Aissata.
Quarante trois ans !
Ce n’est pas l’âge de mélanger les pinceaux.