SENEGAL, LA FOLLE COURSE AUX MEURTRES, DAFADOY !
Notre Sénégal, pays de la « téranga » jadis, enregistre une série accrue de meurtres multiformes depuis deux décennies. Ces meurtres, provoquant une indignation générale des sénégalais, prennent des proportions inquiétantes. Des mesures prises çà et là pour contrer ce phénomène sembleraient sans effet et les légicides sévissent encore plus fort, de la pire des manières. A la lumière de tout, nous n’avons de cesse de nous poser des questions : pourquoi ces meurtres, qu’est-ce qui justifierait leur ascendance et pourquoi l’action de l’Etat semblerait timide face à ce monstre rampant ? Dans cette même veine d’indignation nous disons « dafadoy »
Depuis un certain temps, le Sénégal vit dans une stupeur, le sang coule et on ne peut plus le cacher. Des meurtres multiformes se produisent chaque jour partout dans le pays. Ces meurtres sont diverses allant du fœticide au magnicide en passant par le parricide, le matricide, le libéricide, le filicide, le feminicide, l’uxoricide et le conjugicide toute une série macabre de pratiques que les sénégalais adoptent et mettent en pratique défiant nos us et coutumes et même les commandements divins. Pourtant malgré que notre pays est supposé très religieux et pratiquant, une certaine classe de sénégalais s’en foutent de l’enseignement du Décalogue judaïsme, du Saint Coran (Al Araf 7:145-146) et de la Sainte Bible (Ex 34:28 ; Dt 4:13) : « Tu ne commettras pas de meurtre ». Qu’est ce qui expliquerait donc cet esprit satanique et cynique de ces compatriotes ? Voyons voir.
Dans notre tentative d’analyser les facteurs qui nous semblent enfler ce phénomène au Sénégal, nous avons retenu l’avidité de pouvoir que l’homme sénégalais se fixe sans produire d’efforts physiques ou intellectuels, la culpabilité immodérée de gain « khaliss ken dou ko liguey dégn ko li djanté » (en résumé : on ne travaille pas pour obtenir de l’argent mais trouver des astuces pour l’obtenir), le fétichisme et le charlatanisme pour changer le sort de sa vie et obtenir des pouvoir pour dominer et enfin la mondialisation par l’acquisition de nouvelles pratiques venues d’ailleurs. Ces pratiques ont pour similitudes le « sacrifice humain ». Ces meurtres sont-ils l’œuvre pour adorer un culte, un rituel opérative pour sa réussite et son élévation sociale ou simplement un sacrifice pour obtenir des grâces d’un esprit. Tout compte fait, ces meurtres dont nous ignorons le mobile nous font croire que c’est pour sacrifier aux forces du mal. C’est pourquoi, les meurtres rivalisent d’atrocité et sont aux antipodes des normes sociétales et religieuses. Ça dure sans changement !
Face à ce phénomène montant où est donc notre Etat garant de notre sécurité et de notre sureté? Des efforts sembleraient être faits par nos gouvernants mais leur efficacité sur le terrain nous parait douteuse vu que chaque jour sur la presse nous apprenons des meurtres et la liste de victime s’allonge. Pourquoi nous ne sentons pas l’efficacité et la pertinence des mesures prises à cet effet ? En vérité, il faut une volonté politique réelle de la part des gouvernants à enrayer ce fléau, à traquer et à astreindre les auteurs de telles pratiques. Il faut également à l’Etat de se ressaisir et admettre qu’on soit pauvre ou riche, ministre ou paysan, haut cadre ou chômeur, une vie perdue est une vie d’égale dignité qu’une autre perdue, une vie est simplement sacrée. Donc comment pouvons-nous comprendre qu’à chaque fois qu’une autorité ou un des membres de sa famille soit victime de meurtre, l’émoi atteint des paroxysmes inimaginables au cœur de la République.
Ce qui se traduit, sous le joug de l’émotion, à la prise de mesurettes et lois sans suite. N’a-t-on pas ouï dire qu’il ne faut jamais prendre de décision quand on a mal, quand on est heureux ou quand on est en colère. Et alors ?
L’Etat dans son rôle régalien doit nous assurer protection des sénégalais, le pouvoir spirituel doit aussi contribuer par un rappel quotidien et sans relâche de la sacralité de la vie humaine et en appeler aux fidèles à ne pas renoncer à Dieu quel que soit par ailleurs les difficultés auxquelles ils endurent.
Trop c’est trop et nous n’en pouvons plus. C’est pourquoi nous en appelons aux autorités religieuses, politiques, coutumières de parler à leurs communautés, à leurs militants pour que cessent ces pratiques occultes, ces meurtres. Nous en avons ras-le-bol et nous disons « dafadoy »
En définitive, tous nous savons qu’il est impossible de mettre derrière chaque sénégalais un policier pour sa sécurité et que le fléau est mondial. Mais vu la propagation que prenne ce phénomène, un comeback à l’orthodoxie religieuse, aux valeurs morales, et surtout l’appel des autorités serait un parapluie. Ces meurtres sont l’aboutissement d’agressions physiques (viol, violence conjugal, violence dans la scène politique…). Dafadoy!
Nicolas Silandibithe BASSENE