Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est en train de renier tous ses principes. Ousmane Sonko et ses camarades ont décidé d’ouvrir grandement leurs portes aux transhumants. Tous les vomis de la coalition Benno Bokk Yakaar fuient vers le parti au pouvoir. Cette ruée vers les vertes prairies des patriotes fait planer le doute sur plusieurs réformes promises par Sonko. Une transhumance qui met en péril la reddition des comptes annoncée en grande pompe.
L’Alliance pour la République (APR) se vide ! Tous les partisans de Macky Sall fuient vers le Pastef. Ils ont tous profité des élections législatives du 17 novembre 2024 pour apporter leur soutien au premier ministre. D’autres ont été directement reçus par le leader de Pastef. Parmi ces nouveaux soutiens de Pastef, nous pouvons citer, entre autres, Doura Baldé, Siré Dia, Mame Boye Diao, quatorze (14) maires du département de Mbacké, dont Gallo Ba, ancien ministre de la Fonction publique et maire de la commune de Mbacké. Tous ont rejoint le parti de Sonko.
Déthié Fall ne fait pas exception à la règle. Troisième sur la liste de Samm Sa Kaddu, il a décidé en pleine campagne électorale de soutenir la liste Pastef. Une attitude qui n’est pas passée inaperçue chez ses compagnons de coalition dont Barthélémy Dias, Bougane Guèye Dany et Thierno Bocoum. Comme quoi, tout le monde veut rejoindre le parti au pouvoir. Une vague de ralliement qui fait grand bruit au moment où Sonko et Cie tentent de calmer leur électorat. Car faut le rappeler, la transhumance n’est pas bien vu chez les patriotes.
Parmi ces fuyards vers le Pastef, certains sont interdits de sortie du territoire. D’autres pourraient avoir des problèmes avec la justice. Le nouveau régime a fait de la reddition des comptes son cheval de bataille. « Les gens ne peuvent pas se permettre n’importe quoi à coût de milliards sur le foncier, sur le foncier bâti, sur le marché public, les marchés classés secret défense, sur les concessions et j’en passe », avait promis Sonko. Selon lui, « il y en a 3 ou 4 qui ont pu s’échapper, mais s’il faut aller les tirer par les orteils, ils reviendront ». Mais cela, c’était bien avant cette vague de transhumance.
Avec ce dérapage du parti au pouvoir, beaucoup s’interrogent sur la suite qui sera réservée à la reddition des comptes. Sous l’ancien régime, Macky Sall avait déclaré qu’il avait des dossiers sous son coude. Alors est-ce que les nouvelles têtes qui ont rejoint le Pastef vont profiter des largesses du pouvoir ? Le régime en place va-t-il laisser la justice faire son travail ou choisira-t-il de mettre des dossiers « sous le coude » ? Voilà des questions légitimes que se posent les sénégalais. Mais aussi des membres de Pastef qui ont opté pour le changement à tous les niveaux.
Pour les patriotes, Pastef ne protégera personne. Mais les membres de l’APR ont d’autres idées. Dans un communiqué rendu public le 26 octobre dernier, le Secrétariat exécutif national (SEN) a dénoncé cette saignée dans ses rangs. Les partisans de Macky Sall accusent le Pastef d’avoir « orchestré un processus de déstabilisation » en initiant des dossiers judiciaires contre ses responsables et élus afin de les pousser à transhumer. Ils doutent ainsi que le parti au pouvoir aille jusqu’au bout de cette reddition des comptes.
Ousmane Sonko et son parti sont face à leur destin. Les patriotes sont épiés de partout. Le moindre faux pas va coûter très cher au régime en place. Les sénégalais ne badinent pas avec la reddition des comptes. Ils ont massivement voté pour le Président Bassirou Diomaye Faye pour voir les choses changer. Si pour une volonté politique, Pastef veut mettre le coude sur certains dossiers, il risque de comprendre que les personnes qui ont chassées Macky Sall du pouvoir sont toujours les maîtres du jeu et les décideurs.
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn