Sonko aux législatives…avoir la majorité ou disparaître
Huit (8) mois après l’élection présidentielle, Ousmane Sonko se lance dans une nouvelle conquête. Le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) veut avoir une majorité écrasante aux élections législatives du 17 novembre 2024. Un gros défi que l’ancien maire de Ziguinchor s’est lancé. Un défi que le patriote en chef doit relever. Le PROS (Président Ousmane Sonko) et son gouvernement risquent gros s’ils venaient à perdre ces joutes électorales.
Le parti Pastef qui a conquis en mars dernier la présidence, espère obtenir une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives anticipées de ce dimanche afin de mettre en œuvre ses promesses de réformes. Pour cela, Ousmane Sonko a fait le tour du Sénégal en deux (2) semaines de campagne. Une campagne qui ne s’est pas déroulée sans violence. Des affrontements entre militants ont souvent conduit à des blessés. L’accident du cortège de Pastef Touba a aussi fait deux (2) morts.
Malgré tout, le processus électoral suit son cours. Et Ousmane Sonko est déjà sûr de sa victoire. Sonko continue de sensibiliser pour le retrait des cartes d’identité. «Seuls 8% des cartes sont récupérées, vous avez encore du temps pour le faire d’ici dimanche. Il faut qu’on batte l’opposition à plate couture, et c’est à vous de le faire», a lancé le patriote en chef à l’endroit de la jeunesse de Yoff. Sonko a un électorat à majorité jeune. S’ils ne votent pas, cela pourrait avoir des conséquences pour le parti au pouvoir.
Ousmane Sonko a besoin de cette majorité. Le leader de Pastef a vendu aux Sénégalais un programme. Depuis huit (8) mois, aucun acte n’a été posé. Le parti au pouvoir compte passer à la vitesse supérieure une fois la majorité acquise. Le Pastef majoritaire à l’hémicycle, Sonko compte revenir sur l’une des dernières mesures du mandat de Macky Sall qui a permis de libérer près d’un millier de personnes. « Il y’a des gens qui ont la mémoire très courte. La loi d’amnistie n’est pas pour nous et nous allons une fois la majorité obtenue, la retirer », a promis Ousmane Sonko.
Pour pouvoir voter certaines lois, le patriote en chef aura besoin de sa majorité. Sous Macky Sall, le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar était devenu une «majorité mécanique». Les députés de l’ancien président votaient tout ce qu’on leur demandait sans refléchir. Le Pastef a besoin de la même chose. Après les promesses, le parti au pouvoir devra passer à leur matérialisation. D’où la nécessité de gagner haut la main les élections. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons pour lesquelles les patriotes continuent d’accueillir les transhumants venus de tous les pays.
Gagner est une nécessité pour Ousmane Sonko. Si le leader de Pastef venait à perdre, ce serait fini pour le patriote en chef. L’ancien maire de Ziguinchor est dépeint par ses partisans comme un faiseur de roi. Selon le parti au pouvoir, c’est l’actuel premier ministre qui a fait élire son ancien numéro 2 comme cinquième président. Il serait aussi celui qui a fait élire l’actuel maire de Dakar. De quoi rendre les membres de son parti très fiers. Alors qu’en serait-il si le «puissant PM» n’arrivait pas à donner la majorité à son président ?
Il ne fera que confirmer qu’il n’est pas ce faiseur de roi qu’on veut faire croire. Perdre les législatives va signer la fin du mythe Sonko. Et le président sera obligé de reconsidérer son PM. Car il ne devrait pas prendre le risque de gouverner avec un allié encombrant qui n’a pas pu faire face à une opposition désordonnée. Comme quoi, Sonko n’a pas le droit de perdre. C’est sa dernière chance s’il veut continuer à être le puissant PM. Quand on draine des foules immenses tout au long de la campagne, on ne peut que gagner.
Une défaite de Sonko signifierait aussi la fin de Pastef. Même si le parti a ouvert ses portes aux transhumants, le PROS a décidé d’aller aux législatives tout seul. Un test grandeur nature pour son parti. Perdre reviendrait à dire aux sénégalais que ce parti est ce que beaucoup d’opposants pensent de lui : «une grosse escroquerie» politique. Alors, le patriote en chef et ses partisans savent ce qui les attend pour ce dimanche 17 novembre 2024.
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn