A Abidjan, un jeune ivoiro-burkinabè a fait la prison pour une affaire de ‘‘ressemblance dans le dos’’ à Abobo
Même de dos, des sosies existent et cela a coûté une peine d’emprisonnement de 4 ans au jeune ivoiro-burkinabè, Dembélé Issa, âgé de 18 ans.
Accusé à tort du meurtre de D. Salimata, une jeune commerçante de 19 ans retrouvée morte à Abobo en avril 2019, Dembélé Issa a passé quatre bonnes années derrière les barreaux avant d’être innocenté.
Dembélé fut arrêté et incarcéré suite au témoignage d’une voisine affirmant l’avoir vu avec la victime peu avant sa disparition. Ce n’est qu’en juin 2023, devant le tribunal d’Abidjan-Plateau, que sa non-culpabilité a été reconnue, marquant la fin d’un calvaire pour le jeune homme.
Durant son procès, Dembélé a plaidé non-coupable, affirmant ne jamais avoir connu la victime ni fréquenté son quartier. Les preuves scientifiques, notamment les relevés téléphoniques montrant qu’il n’avait aucun contact avec la victime, ont soutenu sa défense.
Aujourd’hui libre, Dembélé exprime son désir de quitter Abobo pour rejoindre son père à Ouagadougou, la douleur de l’injustice toujours vive.
Dembélé Issa fut arrêté sur la base du témoignage d’une voisine prétendant l’avoir reconnu de dos. Elle alléguait l’avoir vu avec Salimata le soir de sa disparition, aux alentours de 19h30. Ce témoignage a suffi à conduire le jeune homme en détention provisoire au Pôle pénitencier d’Abidjan, où il passera quatre ans en attente de jugement.
Toutefois, dès son arrestation, Dembélé a contesté ces accusations, indiquant qu’il n’était pas présent dans la zone à ce moment-là, et qu’il passait la soirée chez lui avec ses frères et sœurs.
Son avocat a également souligné que la police scientifique n’avait trouvé aucune interaction entre les téléphones de Dembélé et de la victime, preuve concrète qu’aucun contact n’existait entre eux. Ce détail, crucial, a contribué à sa libération après des années d’injustice.
Acquitté le 14 juin 2023, Dembélé Issa est enfin libre, mais les séquelles de ces quatre années de détention injustifiée restent profondes. Issu d’un père burkinabé résidant à Ouagadougou et d’une mère ivoirienne vivant à Abobo, Dembélé a décidé de quitter Abobo pour retourner auprès de son père. « J’ai été accusé à tort et j’ai perdu quatre ans de ma vie, » a-t-il déclaré, le visage empreint de tristesse et de désillusion.