Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a un véritable problème. Élu par 54% des sénégalais, il fait face au radicalisme du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF). Les camarades de Ousmane Sonko veulent garder un œil sur tout ce que le chef de l’Etat veut faire. Cette volonté de tout contrôler est devenue un véritable danger pour la bonne marche de la République. Le chef suprême des armées ne doit pas écouter certaines grandes gueules.
Le Pastef est le parti le plus contradictoire. Les camarades de Ousmane Sonko veulent une chose et son contraire. L’affaire Samba Ndiaye en est l’exemple type. La nomination de l’ancien directeur général des Grands Trains du Sénégal au poste de PCA de la SN-HLM suscite de nombreuses critiques venant des militants du Pastef. Sur les réseaux sociaux, ils sont beaucoup à dénoncer cette nomination de l’ancien maire de Ndoffane qualifié de transhumant. Ils sont allés même jusqu’à lancer une pétition pour qu’il soit limogé de ce poste.
Mais que veut vraiment Pastef ? Ce parti est contradictoire dans sa démarche. Pastef reproche à Samba Ndiaye ses anciennes sorties contre Ousmane Sonko. Membre de Benno Bokk Yakaar, il n’a pas ménagé le leader de Pastef allant même jusqu’à le traiter de tous les noms. Ces sorties ne sont pas du goût des patriotes. Des directeurs généraux, des députés et simples militants se sont mis dans tous leurs états pour demander que Samba Ndiaye soit défenestré de son nouveau poste de PCA de la SN-HLM.
Il est temps pour les patriotes de dilater leur poitrine. On est dans un État et le président de la République choisit des collaborateurs aptes à servir le Sénégal. Loin l’idée de défendre Samba Ndiaye, il y’a un pouvoir discrétionnaire propre au chef de l’Etat. Il faudrait rappeler aux patriotes l’article 44 de la Constitution : «Le président de la République nomme aux emplois civils». Cette disposition accorde beaucoup de prérogatives au chef de l’État qui peut promouvoir beaucoup de personnes, notamment ses collaborateurs politiques, à des postes stratégiques durant toute la durée de son mandat. Cela est traduit par le constat selon lequel « avec sa signature, un Président fait et défait des carrières ».
Donc Bassirou Diomaye Faye est le seul habilité à choisir ses collaborateurs. Le pousser à virer une personne qu’il a choisi, c’est mettre en péril la sacralité du décret présidentiel. Pastef est en train de créer un précédent très dangereux. Si le locataire du Palais suit cette bande de patriotes radicaux, ce serait le début de l’écroulement progressif de tous les fondamentaux de la République. Des frustrés venus de tous bords pourraient désormais prétendre avoir le droit de vie et de mort sur leurs adversaires. Un précédent plus que dangereux pour un président.
Qui peut accepter Mary Teuw Niane, Lansana Sakho et Aminata Touré, peut aussi accepter Samba Ndiaye qui a battu campagne avec la coalition Diomaye Président. Pour se dessaisir de tout ce qui est politique, le président Diomaye avait démissionné de Pastef. Un message clair pour les patriotes. Diomaye n’est pas un chef politique. C’est un chef d’Etat élu par 54% des sénégalais. Les hommes de Ousmane Sonko sont loin d’être des protecteurs du Projet. Tous les actes qu’ils posent nuisent au président. Pastef ne peut pas fermer les yeux sur certains scandales et demander le limogeage d’une personne nommée par le président.
La seule personne apte à sauver la crédibilité du président c’est Samba Ndiaye. Pour éviter que les patriotes se croient au-dessus de tout, il devrait démissionner. Mais quel message cela enverrait-il dans une République normale ? Tous ces directeurs généraux et politiciens doivent se calmer. Le chef de l’Etat est suffisamment imprégné pour prendre les bonnes décisions. Pour la bonne marche de la République, le président ne doit pas céder à la clameur publique. Que Pastef s’occupe déjà des Déthié Fall qui pilulent dans leur rang.
Aliou Niakaar Ngom pour xibaaru.sn