Les cinq (5) prochaines années du président Bassirou Diomaye Faye ne seront pas de tout repos. Élu sur la base du «PROJET» du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF), le chef de l’Etat est attendu sur plusieurs fronts. Mais un vieux phénomène refait son apparition. Si le nouveau régime ne trouve pas la bonne solution pour endiguer le mal, il risque d’avoir un énorme problème. Un problème qui risque de faire tomber la bande à Ousmane Sonko.
Quand Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été élu, beaucoup de jeunes voyaient leur souffrance disparaître. Ces derniers avaient fait d’énormes sacrifices pour que le projet prenne forme. Lorsqu’il était dans l’opposition, Ousmane Sonko avait su les convaincre. À chaque fois que le Pastef a eu besoin des jeunes, ils ont répondu présents. Plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie pour que ce nouveau régime arrive au pouvoir. Mais cette jeunesse n’est pas au bout de ses peines.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Diomaye, le phénomène de l’émigration clandestine a pris des proportions plus que inquiétantes. Faute d’avoir de quoi faire sur place, les jeunes bravent les Océans à la recherche de l’El Dorado imaginaire. Ce phénomène du «Barça wala Barsakh» n’est pas nouveau au Sénégal. Mais avec ce régime, l’émigration connaît une fréquence qui pousse à se poser de nombreuses questions. Seulement six (6) mois au pouvoir, les morts se comptent par centaine.
La récente tragédie de Mbour illustre encore une fois l’ampleur de la tragédie. Sur une pirogue d’au moins deux cent (200) personnes, 40 corps sans vie ont été repêchés. Seule une vingtaine de personnes auraient survécu. Un drame sans nom qui témoigne du désespoir des jeunes. Pour de nombreux observateurs de la scène politique, cette jeunesse serait déçue par les nouvelles autorités. « Le drame de Mbour m’a profondément bouleversé», avait réagi Thierno Bocoum. Qui «invite le gouvernement à réagir vite. L’heure est grave. Il faut passer aux actes». Un appel qui n’est tombé dans l’oreille d’un sourd.
Le président Bassirou Diomaye Faye s’est rendu à Mbour mercredi soir. Face à la situation, le chef de l’Etat a parlé de situation «insoutenable». Le locataire du Palais a promis une «traque sans répit» des passeurs et a assuré que le gouvernement travaillait «d’arrache-pied» à des politiques contre le chômage des jeunes, tout en reconnaissant qu’il faudrait du temps avant que ces politiques ne produisent leur effet. Avant lui, c’est Ousmane Sonko qui lançait un message à cette jeunesse qui lui a tout donné.
«Je lance encore un appel à la jeunesse. Votre solution ne se trouve pas dans les pirogues», avait déclaré le premier ministre en juillet 2024. Mais force est de constater que les nouvelles autorités ne posent aucun acte concret pour maintenir cette jeunesse au bercail. Beaucoup de jeunes n’hésitent pas à exprimer leur déception sur les réseaux sociaux. Une déception qui est à la base de ce phénomène. Et l’émigration a des conséquences politiques. Elle sera l’un des arguments de campagne de l’opposition. Elle fera tout pour faire comprendre aux jeunes que le régime les a abandonnés.
L’électorat de Pastef est à majorité jeune. Ils ont tout donné pour que Diomaye arrive au pouvoir. S’ils prennent le chemin de la mer, le Président verra son électorat baisser drastiquement. Avec la situation actuelle, les patriotes auront beaucoup de mal à rallier les jeunes à leur cause. Les discours habituels n’auront aucun impact face à la situation actuelle. Le nouveau régime devra poser des actes concrets s’il ne veut pas que l’émigration engloutisse le régime de Diomaye.
Le Président est ainsi averti. Malgré les discours et les promesses du Président Bassirou Diomaye Faye et du premier ministre Ousmane Sonko, le phénomène de l’émigration clandestine persiste. Ce sont de nombreux jeunes qui risquent leur vie pour un avenir imaginaire. La disparition de ces jeunes a des conséquences politiques pour Pastef qui cherche une majorité. La seule chose qui pourrait aider le locataire du Palais serait de faire de l’emploi des jeunes une sur-priorité.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru