Abus d’autorité : Le directeur de publication de l’activateur en détention après avoir dénoncé la gestion du préfet.
Engelbert Mfomo, directeur de publication du journal L’Activateur, se trouve actuellement en détention à Mfou, dans le département de la Mefou et Afamba. Son crime ? Avoir osé dénoncer la gestion contestable de certains dossiers par le préfet de la ville.
La situation a pris une tournure alarmante lorsque Thierry Kin Nou Nana, préfet de Mfou, a réagi vivement à la publication d’un article mettant en lumière ses erreurs de gestion. L’Activateur a pointé du doigt la mauvaise organisation de la 138e fête du travail, survenue le 1er mai 2024.
Dans cet article intitulé « 138e fête du travail dans la Mefou et Afamba : Echec Total », Mfomo a dénoncé l’agression de femmes de la mairie de Nkolafamba lors du défilé, ainsi que le boycott du défilé par plusieurs entreprises locales.
De plus, l’article a mis en évidence un accident de circulation survenu ce jour-là, causant deux morts et plusieurs blessés parmi les personnes se rendant au défilé. À la suite de cet accident, le préfet n’a pas daigné se rendre à l’hôpital pour soutenir les victimes, manquant ainsi à son devoir d’assistance, selon Mfomo.
Mais les critiques ne se sont pas arrêtées là. Mfomo avait également accusé le préfet d’avoir cédé une parcelle mythique et sacrée à une personne privée pour la construction d’une bâtisse R+2, ce qui aurait contribué, selon lui, à la dilapidation du patrimoine culturel de la ville.
En réponse à ces accusations, le préfet a ordonné l’arrestation de Mfomo, lui signant une garde à vue administrative de 48 heures. Cependant, bien que ce délai soit désormais écoulé, le journaliste demeure détenu, sans que son sort ne soit clarifié.
Cette affaire soulève de vives réactions parmi les défenseurs des droits de l’homme, qui dénoncent un abus d’autorité flagrant. Selon eux, le préfet, directement impliqué dans les accusations, ne peut pas être juge de sa propre affaire. Ils estiment qu’au lieu d’ordonner l’arrestation du journaliste, le préfet aurait dû saisir le Conseil National de la Communication pour traiter le litige de manière équitable.
La détention de Mfomo pose ainsi des questions cruciales sur la liberté de la presse et le respect des droits fondamentaux dans la région. Les autorités compétentes devront agir avec transparence et impartialité pour résoudre cette affaire et garantir que la liberté d’expression ne soit pas bafouée au nom de l’autorité.